L’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keïta a été libéré jeudi par la junte qui l’a renversé la semaine passée, après sept années au pouvoir, ont annoncé les militaires. Le Comité national pour le salut du peuple (CNSP), mis en place par les militaires pour diriger le pays, « informe l’opinion publique nationale et internationale que l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta a été libéré et se trouve actuellement à sa résidence », a-t-il indiqué sur Facebook.
Un membre de sa famille a indiqué sous couvert de l’anonymat que M. Keïta était rentré dans la nuit dans sa résidence du quartier de Sébénikoro, dévoile l’Agence France-Presse.
Lire aussi Mali : le président Ibrahim Boubacar Keïta annonce sa démission à la télévision nationale
La Cedeao en première ligne pour libérer IBK
Âgé de 75 ans, Ibrahim Boubacar Keïta avait été arrêté avec plusieurs autres responsables le 18 août, lors du putsch mené par des officiers maliens après des mois de tourmente politique. IBK, comme le surnomment les Maliens, devenu aux yeux de nombre d’entre eux le principal responsable de la grave crise sécuritaire, politique et économique dans laquelle s’enfonce leur pays depuis des années, avait annoncé le soir même sa démission sur la télévision nationale, disant de ne pas avoir d’autre choix pour éviter une effusion de sang.
Sa libération intervient dans le cadre des négociations entre la junte qui a pris le pouvoir et les émissaires de la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest menés par l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan. La Cedeao avait fait de la remise en liberté de l’ex-président un préalable à un assouplissement des sanctions à l’encontre des militaires. En effet, les voisins ouest-africains ont fermé leurs frontières avec le Mali et arrêté les flux financiers et commerciaux. Ces sanctions font peur à la junte, « qui ne veut pas que l’opinion, qui semble leur être acquise pour l’instant, se retourne contre eux », souligne un diplomate européen. Le commerce, l’envoi d’argent par la diaspora et les investissements étrangers maintiennent à peine à flot l’économie d’un des pays les plus pauvres au monde.
L’impact de l’embargo n’est guère sensible pour l’instant. Les dirigeants de la Cedeao doivent tenir sommet vendredi et examiner le maintien, la levée ou le renforcement des sanctions, en fonction des pourparlers menés avec les militaires.
Source: Par Le Point Afrique