Les jours de Soumeylou Boubeye Maïga à la tête du gouvernement sont désormais comptés. Après l’opposition et des leaders religieux, c’est autour du Rassemblement pour le Mali (Rpm), le parti au pouvoir, de demander la démission du premier ministre.
C’est peu dire que le chef du gouvernement ne fait plus l’unanimité. Il ne se passe presqu’aucun jour sans que sa démission ne soit demandée. De mémoire d’homme, jamais un chef du gouvernement n’a été autant décrié que Soumeylou Boubeye Maïga. Son départ est non seulement demandé par les partis politiques de l’opposition et des chefs religieux mais aussi par sa propre majorité.
En témoigne les sorties médiatiques de Mohamed Tounkara, député du Rassemblement pour le Mali élu à Kita, qui ne rate aucune occasion pour exiger le limogeage du chef de gouvernement. Une demande que l’élu de la nation a réitéré le mercredi 3 avril à l’Assemblée nationale. Mohamed Tounkara appelle à la censure du gouvernement. Ce qui sera une première dans notre pays.
Mamadou Diarrassouba, un autre député du Rpm, a été on ne peut plus clair. « Nous l’avons dit il y a trois mois. Ce gouvernement ne peut pas nous amener loin». Le premier questeur de l’Assemblée nationale estime que, le gouvernement manque d’ancrage politique et social. C’est pourquoi, il recommande un remaniement ministériel. « Le gouvernement dans sa taille et dans ses compétences doit être revu», analyse-t-il. Ce qui n’est qu’un artifice. Car en vérité le parti au pouvoir revendique la primature. Le Rpm, du moins une partie souhaite la nomination de Dr Bocari Tréta à la tête du gouvernement.
La position du Tigre de Badalabougou fragilisée
Le premier ministre résistera-t-il à cette nouvelle tempête ? Difficile de répondre à cette question. Ces déclarations s’annoncent comme un signe avant-coureur du probable départ de Soumeylou Boubeye Maïga à la tête de l’exécutif. Ce qui est sûr, la sortie « musclée » des deux députés traduise un malaise au sein de la plateforme « Ensemble pour le Mali ». Elle fragilise la position du Tigre de Badalabougou, déjà en froid avec les membres de l’opposition et une partie de la société civile.
Il est vrai que le chef du gouvernement n’a rien fait pour atténuer la situation. Par sa méthode, jugée « cavalière », le premier ministre s’est mis à dos avec sa propre majorité, qui l’accuse de manquer de compromis politique.
Cette nouvelle donne oblige le président de la République à réagir. Lui qui est resté sourd à l’appel de l’opposition et des leaders religieux. Ibrahim Boubacar Kéïta est désormais face à un dilemme. Limogera-t-il son premier ministre pour être en phase avec son parti ? Ou gardera-t-il Soumeylou Boubeye Maïga et se mettre à dos avec sa formation politique ? L’avenir nous en édifiera.
Abdrahamane Sissoko
Maliweb