Le maire de Bamako a été inculpé pour faux et infraction aux biens publics. Adama Sangaré est la dernière personnalité malienne en date à avoir été mise en cause dans une affaire de corruption présumée.
Adama Sangaré a été écroué dans le cadre d’une enquête sur l’attribution d’un contrat d’éclairage public entre la mairie et deux sociétés, une affaire qui remonte au cinquantenaire de l’indépendance du Mali, en 2010.
Les lampadaires du cinquantenaire ont coûté cher au district de Bamako, mais nul ne sait combien. Pas même l’avocate du maire, maître Nadia Myriam Biouelé. « Tantôt on parle de 4 millions de francs CFA, tantôt on parle de 900 millions et l’inculpation nous sort un montant de 1 milliard et quelques millions. Je ne saurais vous dire quel montant exact on recherche, en fait. »
Quoi qu’il en soit, le maire et deux responsables des sociétés maliennes qui ont signé le contrat tripartite avec lui ont été placés sous mandat de dépôt. Ce sont les derniers responsables à avoir été mis en cause pour malversations présumées. Depuis le début d’une opération mains propres, en septembre, 20 personnalités ont été écrouées et 7 placées sous contrôle judiciaire.
Clément Mahamadou Dembelé, le président de la Plateforme contre la corruption et le chômage, fait valoir que plus personne n’est au-dessus des lois anticorruption au Mali. « Il y a d’autres barons maliens qui vont tomber encore, qui sont plus ou moins proches du régime. Aujourd’hui, il faut partir dans l’idée qu’il n’y a plus d’intouchables au Mali. »
Adama Sangaré, un cadre de l’Adema, l’Alliance pour la démocratie au Mali, qui a soutenu le président IBK, passait pour un proche de ce qu’on appelle la famille présidentielle – jusqu’à son interpellation.
RFI