Le Front uni contre le référendum au Mali, composé de partis et regroupements politiques et d’organisations de la société civile, a dénoncé mardi, dans une déclaration à la presse, “de nombreuses irrégularités qui ont entaché” le référendum du 18 juin courant, entre autre le rejet par la Cour Constitutionnelle des requêtes argumentées, relatives à l’annulation du décret de convocation du collège électoral pour le référendum.
Les Maliens étaient aux urnes dimanche pour s’exprimer sur le projet de la nouvelle Constitution, dans toutes les régions du pays, à l’exception de celle de Kidal contrôlée par la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui a estimé que le projet ne prend pas en charge les dispositions principales de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu de processus d’Alger.
Nabi Keita, porte-parole du Front uni contre le référendum a réaffirmé “la ferme opposition et le profond désaccord” du mouvement au référendum avant d’ajouter : « On assiste ainsi à une superposition du pouvoir constituant originaire au pouvoir constituant dérivé. Ce qui est inadmissible alors que la Cour pouvait mettre fin, de bon droit, à l’hémorragie frauduleuse et de non droit que constitue ce processus référendaire ».
Keïta dénonce que « les présidents et les assesseurs n’ont pas été régulièrement nommés 15 jours au moins avant la date du scrutin. À cela s’ajoute l’absence de listes électorales pour les Forces de Défense et de Sécurité, conformément à l’ordonnance dérogatoire. La région de Kidal n’a pas pu participer au vote, aussi bien lors du vote anticipé des Forces de Défense et de Sécurité (le 11 juin 2023) que lors du scrutin du 18 juin 2023 ».
Les responsables du Front contre le référendum rappellent, par ailleurs, les enlèvements et les irrégularités constatés par les missions d’observations lors du scrutin référendaire du 18 juin.
Trois missions principales d’observation ont été déployées dans le pays, à savoir, la Coalition pour l’observation citoyenne des élections au Mali (Cocem), la Mission d’observation des élections aux Mali (Modèle-Mali) et la mission de la Cour constitutionnelle.
La mission d’observation Modèle-Mali qui a déployé 3 075 agents pour observer le référendum, indique avoir relevé plusieurs types d’incidents et de dysfonctionnements lors du scrutin.
Contacté par Anadolu, Kalifa Diakité, chargé de communication de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE) a indiqué que cette dernière ne peut réagir qu’à la fin de la décentralisation des résultats du scrutin référendaire qui se poursuivent au Centre International de Conférence de Bamako (CICB).
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