La troisième réunion de « haut niveau » du Comité de suivi de l’accord d’Alger (CSA) s’est tenue au Mali. Elle a rassemblé le ministre algérien des Affaires étrangères Sabri Boukadoum, dont le pays est le chef de file de la médiation internationale, les représentants de pays voisins, des groupes armés et le chef de la Minusma. Les discussions ont tourné autour de l’accord signé en 2015, notamment sur la ville de Kidal, toujours aux mains des ex-rebelles.
Alors que le renouvellement du mandat de la mission de l’ONU au Mali (Minusma) est en discussion à New York, les acteurs sur le terrain ainsi que les médiateurs officiels de la crise malienne se sont montrés studieux à cette rencontre de haut niveau. « L’ambiance était vraiment franche, estime Mahamat Saleh Annadif, chef de la Minusma. J’ai constaté que tout le monde est conscient de l’enjeu. »
Des symboles, des gestes forts pour aller enfin de l’avant dans l’application de l’accord. Il y a eu notamment une demande claire et nette de la partie malienne et acceptée par l’ex-rébellion que, sans aucune ambiguïté, le drapeau malien flotte, comme l’exige l’accord de paix, dans le ciel de Kidal, localité toujours sur contrôle des ex-rebelles.
Le chef de la mission de l’ONU au Mali s’en réjouit : « Pour la première fois, j’ai assisté à un CSA qui a abordé cette question sans tabou. Rien ne s’oppose à ce que le drapeau malien puisse flotter à Kidal comme partout ailleurs. »
De son côté, l’ex-rébellion a réclamé le retour sur place des services de l’administration et de l’armée reconstituée. Et au moment où circule sous le manteau une liste de personnes susceptibles d’être sanctionnées par l’ONU car constituant un frein à l’application de l’accord de paix, les participants à la rencontre ont élaboré un projet de révision de la feuille de route.
RFI