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Mali : La mission du Gamou, une énigme !

La position actuelle de Gamou ou de sa soi-disante mission de reconquête de Kidal requiert de nos jours une attention particulière et nécessite de précisions.

el hadji ag gamou colonel major touareg mnla azawad BOUREM

Nous rappelons que la mission officielle du Général Gamou est de reconquérir la région de Kidal sous l’égide du commandement centrale de la république afin de rétablir la souveraineté de l’Etat.

Nous estimons que l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger paraphé et signé le 20 Juin 2015, dont les modalités de mise en œuvre viennent également d’être signées ce 20 Juin 2016 dernier, marque et témoigne une volonté commune de retisser le tissu social afin de stimuler une réconciliation effective aboutissant à une paix durable.

Cet accord constitue donc la charte fondamentale pour l’effectivité de la paix et à cet effet son respect demeure indispensable.

Nous constatons cependant, de nos jours un paradoxe inhérent à la façon dont Gamou persiste à rester indifférent aux engagements consentis entre le gouvernement et les mouvements signataires. Cela à travers son désir inébranlable d’assiéger Kidal.

Nous pensons qu’à la suite de ce qui est assorti de ce pacte satisfait déjà la mission du General Gamou en ce qui concerne la reconquête de Kidal et du rétablissement de la souveraineté de l’Etat.

L’arrivée à Bamako des leaders des mouvements signataires et l’entrée de certains de leurs responsables dans le gouvernement ne constitue-t-elle pas une preuve d’une disposition résolue à refonder une base solide de cohésion nationale.

De nos jours, en raison de ce qui parait de la position de Gamou, suscite des questions et des préoccupations relatives au respect des compromis ayant fondés l’accord.

Que veut Gamou ? Quel mobile motive son acharnement sur Kidal ? Est-ce pour une finalité d’intérêt général ? Est-ce pour une fin personnelle ? Ou est-ce pour un but illusoire ?

La portée palpable de la position de Gamou est très étrangère et nuisible à l’assurance des notables qui, par le souvenir de l’histoire avaient perdu presque toute foi à l’Etat. Mais à peine, à la suite des efforts énormes conjugués par la communauté internationale, l’Etat et les mouvements rebelles ont permis à la confiance de gagner de moins en plus un règne. Une confiance toutefois, en plus de l’ineffectivité des actions concrètes sur le terrain risque d’être fragilisée par les tendances répressives du Général Gamou.

Gamou agit-il au nom de la république, ou au nom de son ethnie ou encore à son propre chef ?

La clarification de cette question serait indispensable au prix de ne pas enfumer un acquit précieux et pour qui il a fallu tant de sacrifices.

Au regard de notre situation actuelle, la mission première de l’armées et de toutes administrations est de regagner la confiance de ses populations autrement les rassurer. Il est évident que cela n’est pas la préoccupation première du Général Gamou qui, n’a jamais souri à quiconque à Kidal. En tout cas, ce n’est pas quand même dû à une absence de volonté de la population. Souvent de façon répétitive a affiché son identité ethnique comme une étiquette de reconquête de Kidal vis-à-vis de cette population.

Kidal ne connait pas de nos jours des conflits inter-ethniques mais plutôt une disposition commune fondée sur un consensualisme bâtissant une émergence solide laissant espérer un avenir radieux de ses diversités respectives.

Ce système est toutefois menacé par la sombre position et multifacette du Général Gamou. Cela risquerait d’affaiblir de plus en moins la confiance des populations des unes des autres et aussi entre elles et l’administration.

Ces populations depuis les indépendances n’ont connu que la loi de la barbarie et par conséquent ont perdu à un moment donné toute confiance à l’administration.

Souvenez-vous que la répression de la rébellion dite de Kidal débuta dans un parfait aveuglement sans le moindre souci de discernement. Elle fut marquée par le massacre des personnes civiles non armées, allant de l’extermination de campements entiers aux exactions sommaires et publiques, en passant par des gens brûlés vifs et de les nombreuses femmes mortes en prison avec leurs enfants, la décimation du cheptel par des mitraillage impitoyable, le pillage des biens matériels, les humiliations verbales, les enlèvements des femmes mariées.

A la suite de ces évènements horribles, les 2/3 de la population restante était uniquement des orphelins à l’âge variant entre 0 à 8 ans.

Contemplez une seule fois et mettez- vous à la place d’un de ces orphelins pour comprendre combien il est fastidieux d’aimer ou de faire confiance à la même administration qui avait cautionné le meurtre de ses parents et à la disparition barbare de toute sa famille.

Nous pensons que, pour le retour effectif de la paix et pour l’instauration de la confiance réciproque de la population et le régime, l’administration actuelle doit savoir contrôler, peser et adapter ses interventions avec ces dites populations pour ne pas répéter la même erreur des régimes précédents.

Cependant, Gamou en tant qu’officier supérieur de l’armée républicaine ne doit ignorer cet aspect fondamental. Car la paix n’est pas état de fait mais plutôt un fait.

Au regard des simples constats sur la chronologie des évènements, depuis les accords de Tamarasset du 6 Juin 1991, signé sous la médiation Algérienne par le Colonel Ousmane Coulibaly Chef d’Etat-major Général de l’armée Malienne et Iyad Ag Agaly représentant des insurgés Touareg à nos jours, vous remarquerez un paradoxe manifeste et jeu dangereux de l’actuel General Gamou.

Gamou s’était à l’époque, énergétiquement opposé à la signature de l’accord de Tamarasset. C’est pourquoi à la suite, il s’était rivalisé avec les signateurs et alliés car il considéra ces derniers comme des traitres qui avaient bafoué leur lutte et vendu leurs efforts.

Ainsi, quelques temps après, il a pu à travers quelques manœuvres convaincre certains et dans ce sens a été l’acteur de l’esprit générateur d’une éclosion des nouveaux groupes armés pour continuer la lutte que lui considéra délaissée.

Cette éclosion toutefois ethnicisée, a conduit à la création de quatre groupes armés, nous citons : MPA, ARLA, FPLA et FIA.

Tous ces groupes à l’exception de celui des Ifoghass, étaient résolument décider de se soustraire du régime étatique et d’arracher leurs territoires afin d’en bâtir leur Etat.

Gamou à cette époque, déclara délibérément les Ifoghass ennemis de l’émancipation et de l’épanouissement Touareg car ils avaient refusé de sortir ou dévier le sillage de l’accord de Tamarasset. Ce nommé Gamou, à cette époque, alla jusqu’à qualifier ces derniers de conspirateurs d’une union nuisible et dévastatrice avec le Soudan Français. Il soutint que c’est les Ifoghass qui ont accepté cette union des à l’avènement de l’indépendance et que c’est un fait qui les arrange. La preuve est qu’Algabass Ag Intalla n’a jamais réclamé de territoire.

Cependant, en référence, le témoignage est palpable au biais de la délégation du gouvernement de la république soudanaise conduite par Madeira KEITA, rendit à Kidal en Octobre 1959, où un grand meeting fut organisé. C’est au cours de ce meeting que la question suivante claire et précise fut posée aux 7 chefs de tribu de l’Adrar : « le soudan veut aller à l’indépendance. L’Adrar adhère-t-il à cette indépendance ou reste avec la France ? ». Aussi claire que la question, la réponse suivante a été donnée par le représentant de tous les chefs de l’Adrar Monsieur Attaher AG ILLY paix à son âme : « la France nous a combattu ensemble, nous a vaincu ensemble. Elle continue à nous colonisé ensemble ou nous restitue notre liberté ensemble. Notre séparation n’est pas envisageable ».

Ce Général Gamou, était un des acteurs clé de toutes les hostilités qui ont précédé le pacte de Tamarasset du 6 Janvier 1991.

C’est en 1994 que, sous la contrainte des Ifoghass et de l’Etat que ces groupes ont été intégré dans l’administration afin que cessent les hostilités et revienne la paix.

Il a fallu juste quelques temps encore après, pour que ces groupes désertent l’armée y compris celui de Gamou. Mais à l’exception de celui des Ifoghass qui était resté car convaincu de son engagement.

Cette attitude des Ifoghass a été une fois de plus, critiqué et jugé sévèrement par Gamou. Il alla jusqu’à dire en ces termes, nous citons : « Nous ne pouvons pas nous émanciper encore moins de prendre notre indépendance tant que l’ethnie des Ifoghass vit. Je suggère alors que nous les extermineront afin de pouvoir combattre efficacement le Mali car c’est eux qui déjouent nos tentatives ».

Apres plusieurs tentatives vaines, il a réintégré l’armée.

Sous le premier mandat d’ATT, il eut habilement regagné la confiance du régime. Ainsi, il noua une alliance avec le Général ATT.

Cette alliance, par sa portée concrète, tel que l’exécuta Gamou, consista à saboter les principes d’organisation et d’hiérarchisation des grandes sociétés ou familles légitimes de Kidal. C’était une manière d’entacher le prestige et la renommée de ces dernières. Car il a convaincu le régime, qu’il n’aura jamais de paix au nord tant que la grande famille de l’Adrar détient une autorité et une réputation aussi large que les notables ne s’en tiennent qu’à elle.

Ainsi, toutes ses manœuvres n’avaient qu’un seul objectif humilier les grandes personnalités de l’Adrar. Alors que la conscience collective de cette communauté de l’Adrar exhausse l’honneur et la dignité au-dessus même de la vie. Autrement dit : « le noble ne vit que par son honneur et sa dignité ».

C’est d’ailleurs, ce qui a engendré d’une part des grandes tensions et d’incohérence d’opinion qui ont abouti finalement aux évènements de 23 Mai 2005 et d’autre part la rupture entre certaines ethnies y compris celle de Gamou et celle des Ifoghass.

C’est ainsi, que depuis sa dernière intégration, son seul objectif est d’avoir les moyens et les motifs nécessaires pour exterminer la population Ifoghass.

C’est pourquoi, il s’est déguisé en patriote inébranlable face à la mission de reconquête du Nord particulièrement Kidal. Alors que l’homme en question n’est engagé que par sa haine, sa jalousie, son complexe d’infériorité et son narcissisme pathologique. Et surtout et surtout son désir irrésistible de commander Kidal.

Il ne se d’afficher devant la nation un regard positif de citoyenneté et patriotisme alors qu’au fond ce n’est que des mobiles pour satisfaire « le plan du diable ».

La preuve est que les mouvements signataires et l’Etat sont parvenu à des compromis à l’issu desquels la paix a été signée.

La date du 20 Juin 2015 n’a-t-elle pas été commémorative ? Les mouvements signataires n’ont-ils pas effectué un déplacement jusqu’à Bamako afin de dégager avec le gouvernement des perspectives de sorti de crise le 20 Juin 2016 dernier ? De nos jours, toute la communauté malienne ne s’est-elle pas retrouvée ?

Nous pensons qu’aujourd’hui, les seules attentes des maliens et des maliennes c’est l’application et la mise en œuvre de l’accord de paix.

Alors cependant, aujourd’hui, que veut Gamou ?

Il ne cesse d’entreprendre des provocations pires et dures à l’endroit de population de Kidal, dont jusqu’à cet instant s’acharne sur sa population.

La mission légitime de la république n’est-elle pas remplie ?

Gamou connait-il vraiment le sens du devoir et de la responsabilité ? Qu’en est-il de son éthique d’officier ?

Le doute est évident quant à son engagement, son éthique, et son devoir de soldat.

Nous rappelons qu’un militaire sans éthique morale adéquate et sans une parfaite clarification sur la portée de son devoir est un criminel en puissance.

Néant moins, nous précisons que Gamou est un officier supérieur de l’armée malienne, qui dirige des unités de l’armée malienne avec un armement malien. Force est de constater que ces biens publiques, de nos jours, sont souvent utilisés par ce dernier, pour des finalités ambiguë dès lors qu’ils sont utilisés contre une population malienne. 

A cet effet, ce fait suscite des préoccupations et des questions dignes des réponses convaincantes de la part de la communauté internationale et aussi du gouvernement malien.

Accepter la politique de l’Autriche serait le comble de l’ironie.

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