La Minusma traverse une période plus que sombre en ce moment. Cible d’attaques terroristes récurrentes ces jours-ci, la mission onusienne s’est constituée un ennemi de plus : elle-même.
Un soldat tchadien s’en est pris ce jeudi 25 février à l’un de ses supérieurs hiérarchiques et un médecin issus du même contingent et les a littéralement abattus, apprend-on de Jeune Afrique.
La Minusma s’entre-déchire.
Au sein de la Minusma, on s’interroge depuis hier : comment en est-on arrivé là ? Un militaire tchadien a éliminé à bout portant un officier et un médecin militaire tchadiens. Des faits, il ressort que le soldat qui s’est mué en meurtrier ne supportait plus l’attitude de ses supérieurs qu’il trouvait d’ailleurs déplacée face à leurs conditions de vie minables. Il y aurait eu des échauffourées entre ses compatriotes et lui ce mercredi, soit 24 heures avant qu’il ne mette à exécution son plan macabre. Ecoeuré par les propos de ses chefs, le militaire dont l’identité n’a jusque-là pas encore été révélée est passé à l’acte dès le lendemain, avant d’être mis aux arrêts, et avec lui une dizaine de ses frères d’armes qui l’auraient soutenu dans sa démarche.
Les témoignages recueillis à l’intérieur de la Minusma corroborent cette thèse : « Le Casque bleu tchadien mutin n’a pas supporté les observations de son supérieur qui l’accusait de choses graves. Encouragé par ses camarades, il a mené une fronde, une petite mutinerie contre la hiérarchie depuis mercredi soir et ce jeudi, il a tué un commandant tchadien à Kidal. »
Basées à Tessalit, au nord de Kidal (Mali), les troupes tchadiennes sont réputées comme très combattives, mais sont régulièrement au centre de la polémique. Elles réclament très souvent l’amélioration de leurs conditions de vie ou parfois même des arriérés de solde. Notons que la mission des nations unies au Mali est commandée par le Tchadien Mahamat Saleh Annadif.