La France va renforcer son dispositif militaire dans le nord du Mali. Elle entend riposter à la recrudescence d’attaques jihadistes ces dernières semaines dans la région. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, en route pour Bamako, l’a confirmé ce vendredi 24 octobre, lors d’une escale à Dakar où il a rencontré le président sénégalais, Macky Sall.
Avec notre envoyé spécial à Dakar, Christophe Boisbouvier
Jean-Yves Le Drian ne veut pas se cacher la réalité. « Depuis quelques temps, il y a une recrudescence du terrorisme au nord du Mali, reconnaît-il. C’est dû à une volonté de ces groupes terroristes de revenir sur leur défaite de 2013. Il ne faut pas laisser ce mal revenir, c’est la raison pour laquelle nous avons commencé à renforcer notre effort au nord du Mali. »
Cette déclaration du ministre français de la Défense ne tombe pas par hasard. Depuis deux mois, les jihadistes du nord du Mali multiplient en effet les attaques. Ils s’enhardissent jusqu’à bombarder le camp des casques bleus à Kidal.
Le bilan s’alourdit parmi ces soldats africains de la Mission de stabilisation de l’ONU au Mali, la Minusma. Depuis deux mois, onze Tchadiens, neuf Nigériens et un Sénégalais ont été tués. Bref, depuis que l’armée malienne a été chassée de Kidal au mois de mai dernier, et depuis qu’une partie du dispositif français Serval a été redéployée au Niger et au Tchad sous le nom d’opération Barkhane, il y a un effet de vide dans le nord du Mali.
C’est pourquoi aujourd’hui la France envoie des renforts dans cette zone : des troupes d’élite héliportées et des renforts auprès des Tchadiens de Tessalit et d’Aguelhok. C’est pourquoi aussi la Minusma va installer un état-major régional à Kidal, là où les Sénégalais se sentent un peu seuls.
Le message de Jean-Yves Le Drian ce vendredi à Dakar, c’est que la France renforce sa présence dans le nord du Mali mais sans alléger le dispositif qu’elle vient de déployer au nord du Niger et au nord du Tchad. On peut donc imaginer que les renforts viendront d’Abidjan.
Source: RFI