En tête de cortège, telle une femme providentielle, Kanté Djénéba Ndiaye fait campagne dans ce centre de formation réservé aux filles. Toutes scandent un slogan qui lui va comme un gant.
Le slogan est “Boua Ba Bla, Mâ ba ta!”, ça veut dire que le papa part et la Maman va prendre. Je suis déjà élue.
Kanté Djénéba Ndiaye, candidate à la présidentielle malienne
Le papa, c’est le surnom du président sortant Ibrahim Boubacar Keita, et la maman c’est elle qui veut l’incarner. Elle, la seule femme parmi les 24 candidats à la présidentielle malienne.
Il y a beaucoup à faire pour les femmes, et c’est par là que je vais commencer. Nous sommes ici dans une école et c’est pour l’éducation des jeunes qui est une priorité. Ceux qui sont allés à l’école ou non, peuvent étudier ici. Les femmes ont promis que, cette année, elles soutiendraient une autre femme pour prendre le pouvoir.
Kanté Djénéba Ndiaye, candidate à la présidentielle malienne
Un discours qui fait mouche devant ces apprenties couturières. Mais cette cheffe d’entreprise et investisseur revendique aussi son statut de rapatriée. Elle qui a fuit en 2015 la Centrafrique voisine où elle vivait, à cause de la guerre. Depuis elle défend la cause des migrants et de tous ceux qui croient trouver ailleurs un emploi, une vie meilleure.
Tout le monde est migrant au Mali parce que l’on veut partir ailleurs, on croit qu’ailleurs on gagne bien alors qu’il y a aussi des problèmes là-bas. Moi je demande à l’Union européenne, à tous les bailleurs surplace qu’ils nous aident pour l’immigration parce que je suis victime, je suis migrante.
Kanté Djénéba Ndiaye, candidate à la présidentielle malienne
Une migrante, une femme, et pourquoi pas une présidente.
TV5