Le président malien Ibrahim Boubacar Keita a annoncé quatre dispositions, face aux vagues de manifestations menées par plusieurs associations, depuis le 15 juin 2020. Ceux –ci sont notamment la démobilisation, la réinsertion et l’accélération du retour effectif de l’Etat dans les localités du centre et du nord du pays, l’aboutissement du processus de désarmement et la dissolution de toutes les milices d’auto-défense. Le chef de l’Etat a annoncé ces mesures, dans un discours à la nation malienne, dans la nuit du 8 au 9 juillet dernier, trois jours après une rencontre infructueuse.
« Les choses sont fragiles » selon le président
« Certains de nos frères doivent quitter la posture du refus. Chacun de nous a le droit de conforter ce Mali. De le mettre en mission, en capacité. Les choses sont fragiles. Gardons-nous de faire mauvais usage du temps et des opportunités » a-t-il déclaré. Le numéro un malien a par ailleurs évoqué une bonne distribution de la justice. « Nous savons que ce pays crie depuis longtemps sa soif de justice. Nous savons que la paix est précaire et volatile sans la justice. Et nous savons hélas que l’engouement des populations pour la justice expéditive des pseudo jihadistes s’explique par le rejet de la justice d’Etat avec les tares qui lui sont connues dont la corruption et la durée des procédures. Cela devra donc recevoir les réponses appropriées» a martelé Ibrahim Boubacar Keita.
Une régionalisation à travers une décentralisation avancée
Le président s’est engagé à entreprendre des réformes institutionnelles dans un délai d’un an. Pour lui, cela permettra de « mettre en adéquation les demandes de notre peuple et les engagements du gouvernement, et nous doter de textes appropriés en capitalisant sur trente ans de vécu institutionnel ». Aussi, a-t-il évoqué la régionalisation à travers une décentralisation avancée, « voire irréversible », en passant par l’ancrage des agences de développement régional, où la décision de contrôler leur avenir est laissée aux populations à la base.