Initialement prévues pour juin dernier, les épreuves du baccalauréat malien devaient commencer ce lundi 14 septembre. Mais cette date n’est plus tenable, car les classes ont été de nouveau fermées par les enseignants qui demandent l’application de l’article 39. Ce qui brise le rêve de nombreux élèves de terminale désireux de poursuivre leurs études à l’étranger. Ils butent sur un obstacle : être en possession d’un diplôme qu’ils n’ont pas encore passé.
« Attention : n’attendez pas le dernier moment. Il est de la responsabilité du candidat de veiller au respect du calendrier et aucun dossier en retard ne sera accepté ». Ce message de Campus France Mali a été reçu par Amadou dit Diola Traoré. Élève en Terminale Sciences Expérimentales (TSE) dans un lycée de Bamako, il avait pris les devants depuis janvier en faisant ses préinscriptions pour la rentrée de septembre 2020. Trois universités françaises s’étaient engagées à le recevoir pour des études de biotechnologie. Pour finaliser la procédure, Amadou devait, après obtention, joindre son baccalauréat au reste de son dossier puis s’envoler. Mais voilà : c’est déjà la rentrée en France, et lui court toujours derrière son diplôme à cause de la crise scolaire. « Ce n’est pas normal. Nous, élèves des écoles privées, nous avons beaucoup travaillé cette année. L’État doit trouver une solution pour vite organiser les examens », soupire-t-il. À défaut de pouvoir être dans les temps, le jeune homme pense à se rabattre sur des universités privées.
Mohamed Tounkara est dans la même situation qu’Amadou. Élève en Terminale Langues et Lettres (TLL), il avait en projet de faire des études de droit en France. « Cette situation n’est à l’avantage de personne. Si je ne parviens pas cette année à poursuivre mes études à l’étranger, ce sera une certaine forme d’échec après avoir passé toute l’année à me donner à fond, à essayer de me perfectionner dans toutes les matières. Ce sera même une forme d’injustice », s’indigne-t-il.
Les cas d’Amadou et de Mohamed s’ajoutent aux centaines de bourses d’études annuellement offertes au Mali par ses partenaires et qui vont devoir attendre leurs récipiendaires. En 2019, le royaume du Maroc avait offert 195 bourses aux nouveaux bacheliers maliens, l’Algérie 133 et la Tunisie 16. Une bourse d’excellence cofinancée annuellement par la France et le Mali a envoyé 15 nouveaux bacheliers en France l’an dernier. Les futurs chanceux vont devoir patienter.
Boubacar Diallo
Journal du Mali