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Mali : Entre Statu quo, crise de confiance et défiance des citoyens vis-à-vis de la chose publique

La situation sociopolitique au Mali est essentiellement dominée par la crise du nord et l’insécurité grandissante dans le reste du pays. A cette situation s’ajoutent, la cherté de la vie, la multiplication du taux des chômeurs et les multiples cas d’impunité du fait de la mauvaise gestion des affaires foncières. Autant de situations qui, loin de toute surenchère, présagent un double climat d’incertitude et de défiance des populations vis-à-vis des autorités publiques.

Fahad Ag Almahmoud secretaire general gatia

Concernant le processus de paix et de réconciliation, le constat le plus plausible semble le statu quo. L’accord de paix a été signé le 15 mai dernier, mais sans certains protagonistes. En dépit du fait que la signature des mouvements armés de la CMA soit annoncée pour le 20 juin prochain, l’on peut d’ores et déjà s’attendre à de nombreux problèmes dans la mise en œuvre de l’accord.

Ceci est d’autant plus probable que les mouvements de la plateforme n’ont pas hésité à critiquer les initiatives de l’équipe de médiation en vue d’amener les groupes armés non signataires à rejoindre le processus de paix et de réconciliation. Le secrétaire général du GATIA, Fahad Ag Almahmoud, a même qualifié la proposition d’un nouveau document comme une violation de l’accord signé le 15 mai dernier. Estimant que le nouveau document _ qui a été proposé il y a quelques jours en Alger et sur la base duquel la CMA est prête à s’engager le 20 juin prochain _ est un pas en arrière et une remise en cause de l’ensemble du processus de négociations.

Cet avis de la plateforme est largement partagé par le gouvernement malien. L’équipe de négociation gouvernementale, pilotée par le ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et de la coopération africaine, n’a pas critiqué ouvertement cette initiative. Ceci s’explique par deux raisons : premièrement, le discours du président IBK lors de la signature de l’accord n’a pas fait que des heureux.

Face à cette situation dont les répercussions diplomatiques sur les relations entre notre pays et les nations unies n’ont pas été des moindres, il revenait au gouvernement de faire preuve de réserve pour ne pas envenimer les choses. Deuxièmement, et il ne fait l’ombre d’aucun doute, la non signature de l’accord par toutes les parties donne l’effet d’un goût d’inachevé du processus. D’où la volonté de nos autorités de jouer à l’apaisement en vue de l’obtention de l’engagement de tous les protagonistes, condition sine qua non pour profiter des prébendes de la paix.

Toutefois, le ministre DIOP a déclaré que ‘’la négociation était terminée et que l’accord déjà signé ne sera pas modifié’’. Une simple phrase qui résume à juste titre la position du gouvernement et prouve à suffisance la crise de confiance qui subsiste désormais entre les différents acteurs du processus de paix.

Une crise de confiance qui pourrait remettre en cause la mise en œuvre de l’accord et dont les répercussions auront un impact sur le cessez-le-feu. Un cessez-le-feu violé à maintes reprises et dont le respect fait toujours l’objet d’un vif débat entre les protagonistes. Il va alors sans dire que la crise de confiance qui existe entre les différents acteurs ne va pas dans l’intérêt de la paix. En effet, de multiples attaques et violations des droits de l’homme ont été enregistrées dans certaines régions du nord et plus récemment dans les localités comme Ségou.

Une situation d’insécurité récurrente dans le nord qui se transforme en un malaise grandissant sur toute l’étendue du territoire national. L’attaque récente contre le restaurant ‘’la terrasse’’ et les cas isolés de banditisme qui s’opèrent quotidiennement illustrent à bien des égards la fragilité de la question sécuritaire dans le pays. Un constat qui remet en cause la stabilité du pays et est susceptible de créer un sentiment général de psychose au sein des populations.

Que dire du panier de la ménagère ? Quid des litiges fonciers qui, de plus en plus, irritent les citoyens de certaines communes ? Ou du moins, jusqu’où ira le ras-le-bol des jeunes demandeurs d’emploi face à la récurrente situation du chômage ?  Trois questions qui s’imposent et nécessitent des réponses à la fois adéquates et rapides. De la cherté des denrées de premières nécessités aux manifestations des populations de Kalaban, Sabalibougou et Garantibougou _trois quartiers de la commune V du district de Bamako_ suite à la cession de certains espaces verts, en passant par les violentes tractations lors du dépôt de dossiers pour le recrutement de l’Institut national de prévoyance social (INPS)…force est de dire que les ingrédients d’une révolte populaire sont entrain de se rassembler peu à peu.

Un climat de méfiance totale vis-à-vis de la gestion de la crise du nord et de la MINUSMA et de défiance face à l’autorité de la chose publique. De prime à bord, l’on croirait que la situation sociopolitique au Mali est relativement stable. Mais, à analyser de près et de manière objective, l’on devrait noter la dégradation de cette situation et sa complexification au regard de nouvelles donnes.

Le statu quo autour du processus de paix et de réconciliation, la dégradation exponentielle du climat de confiance, l’insécurité grandissante sur toute l’étendue du territoire national, l’indignation de la jeunesse face à un chômage grandissant et l’exaspération des populations du fait des multiples expropriations illégales et illégitimes…tels sont, entre autres, les facteurs principaux qui déterminent la situation sociopolitique au Mali. Autant de sujets sur lesquels les Maliens fondaient d’énormes espoirs en élisant le Président Ibrahim Boubacar KEITA. Et qui du reste résument l’essentiel de leurs préoccupations et par ricochet leur déception.

Drissa KANTAO

Source: Le Flambeau

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