La reprise des pourparlers inclusifs est prévue vers la mi-octobre à Alger. Même si au regard des propositions des parties, les points de vue sont encore divergents, l’élection des représentants de l’Etat dans les collectivités décentralisées pourrait constituer à terme un élément consensuel.
On ne cessera jamais de le répéter, le fédéralisme des groupes armés est tout sauf un projet sérieux car non insituable dans un pays où l’écrasante majorité du peuple reste rattachée à l’unité, malgré les différences ethniques et raciales. Certains diront que les groupes armés font de la surenchère à Alger comme le commande le principe de la négociation. Mais quoi qu’il en soit, toujours reste-t-il qu’il ne saurait jamais y avoir un autre Etat dans l’Etat malien. En tout cas, pas parce que des hommes en armes le réclame.
Cependant, il faut faire la paix. Comment faire taire les armes si les agitateurs de la république ne reviennent pas à la raison ? Impossible. Mais au train où vont les évènements, ils sont bien obligés de suivre la marche.
Ne plus nommer mais élire les gouverneurs et autres responsables des collectivités
Il n’en déplaise aux groupes armés qui ont osé affirmer n’être pas venus discuter de développement mais d’un statut juridique pour l’entité chimérique de l’Azawad, des réflexions de fond ont quand même pu se tenir sur différents aspects de la crise malienne.
Cette première partie d’Alger II a éclairé nos lanternes par rapport à la régionalisation telle que proposée par le gouvernement. La société civile malienne invitée aux pourparlers a également exprimé ses préoccupations à travers un Mali indivisible, mais qui devra se reformer.
Alger n’aurait pu se limiter à la seule question du nord. Rappelons-nous, le Mali a toujours été unanime pour rétorquer aux agitateurs armés de la république que leur prétexte de misère au nord est un supplice transposable à tout le pays. Certes les conditions naturelles font peser une plus lourde torture quotidienne aux habitants de ces contrées mais pour cela, l’Etat ne saurait être tenu pour responsable, le fond du problème demeurant la misère entrainée par la quête infructueuse du développement.
Comment remédier à cela ?
On s’achemine de plus en plus vers une unanimité autour de l’élection des gouverneurs de régions et autres responsables des collectivités.
Elire les responsables locaux est la seule alternative pour l’Etat de lutter contre la mauvaise gouvernance à l’échelle des collectivités décentralisées. Ceci n’est cependant pas une garantie mais elle permettra au moins de responsabiliser davantage les populations locales. Cette élection permet aux populations locales d’investir des personnes qui seront la vitrine entre elles et l’Etat. Elles leur assigneront des missions et les sanctionneront lors des échéances électorales quand leurs préoccupations n’ont pas été assez prises en compte.
L’élection des gouverneurs de région semble être un principe acquis qui sera sans nul doute institué. Pour ce qui est de leur mode d’élection, Tièbilé Dramé propose que ce soient les assemblées régionales qui les élisent. Le suffrage universel étant trop couteux, cette piste permet de surmonter les contraintes temps et argent.