Le 18 Juin dernier, l’Association Tombouctou Culture et Cinéma a lancé, à la place Sankoré, les activités du mini-festival dénommé « Ecran de Tombouctou ».
Organisé avec l’appui du Bureau de la Communication de la MINUSMA (PIO), il s’est poursuivi jusqu’au 19 juin. « À travers cette initiative, nous entendons contribuer à la promotion de la culture et au renforcement de la cohésion sociale entre nos communautés, mais aussi annoncer la première édition du Festival International « Ciné Désert » de Tombouctou en novembre prochain. Il concerne les cinéastes, les réalisateurs, les acteurs du monde entier pour promouvoir le cinéma malien et créer ainsi des opportunités pour tous les jeunes passionnés par cet art » a expliqué Alidji TOURE, réalisateur et président de l’Association Tombouctou Culture et Cinéma.
Le cinéma a la particularité de pouvoir rassembler toutes les catégories sociales dans un lieu pour voir et savoir ce qui se passe dans les familles, ce qui se fait au sein des communautés. Les cinéastes sont partisans de la paix. Dans les moments de conflit et de tension, le cinéma permet à la société de se voir telle qu’elle est, à la manière d’un miroir. « Nous estimons que cet événement est susceptible de renforcer l’esprit de communauté. Donc, je vous invite à en faire un moyen de solidifier la cohésion sociale mais aussi de tracer la route de la paix » a déclaré Karim TRAORE, de l’équipe PIO de la MINUSMA à Tombouctou.
Valoriser le savoir local
Durant deux nuit, la ville mystérieuse a vécu au rythme du cinéma local, avec une série de projections en plein air de films documentaires courts et longs-métrages, ainsi que des fictions produites par des jeunes de Tombouctou. Il s’agit entre autres des films Algaloum, Alfarouk, Al-banna. Ils retracent le contexte historique et l’importance architecturale des portes ouvragées de Tombouctou, appelées Algaloum Gambou. La problématique des stupéfiants et la délinquance juvénile ont aussi été abordée dans les films projetés.
« Cet évènement a fait redécouvrir le patrimoine architectural de Tombouctou, ses origines, les mutations qui sont autour, ainsi que les enjeux de la sauvegarde et les problèmes qui se posent aux corporations des maçons et à nous en tant que population, » a témoigné Elboukari Ben Essayouti, Chef de la Mission culturelle de Tombouctou.
« Aujourd’hui, la consommation des stupéfiants est une préoccupation des parents et des autorités. Elle entraine des accidents, la déscolarisation, des conséquences sur la santé mentale et souvent la rupture familiale. Ce genre d’initiative contribue à sensibiliser un grand nombre des jeunes face à ce fléau » a jouté Idrissa Ag Mohamed, festivalier.
Vivre ensemble et valeurs culturelles positives
Des jeunes comédiens des troupes théâtrales Sababou Bangou et Basseterey ont émerveillé le public par des sketchs qui mettent en exergue les valeurs culturelles : l’entraide, la solidarité, l’acceptation mutuelle fondées sur un exercice de citoyenneté active, partagées par l’ensemble des communautés et portées par les jeunes générations. Un jeu concours a couronné l’évènement. Il a porté sur les activités des composantes de la mission onusienne, leurs activités et les réalisations spécifiques. Il a permis aux festivaliers d’élargir leur compréhension sur le rôle de la Mission de l’ONU dans le processus de paix.
« Mes impressions c’est la joie et la fierté ! C’était des moments forts de partage sur ce qui nous unis, notamment notre identité culturelle. La MINUSMA est à remercier pour son accompagnement aux communautés et aux autorités maliennes », a souligné un festivalier.
L’événement a réuni plus 500 personnes, parmi lesquels des responsables de la culture, des notables de la ville ainsi que des représentants du personnel civil de la MINUSMA.
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