Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé jeudi que les forces françaises présentes au Mali avaient mené dans la nuit deux opérations de contre-terrorisme dans le nord du pays.
Interrogé par i>TELE sur un bilan de l’opération Serval lancée il y a un an, M. Le Drian a relevé que tout n’est pas fini, les risques terroristes dans cette partie de l’Afrique restent importants.
Nous allons garder un millier de soldats qui font du contre-terrorisme, y compris cette nuit, a-t-il poursuivi. On intervient pour cibler des groupes en reconstitution sur deux théâtres, à la fois aux environs de Tombouctou (nord-ouest) et dans l’Adrar des Ifoghas (dans la région de Kidal, extrême nord-est).
Plus généralement, le bilan de l’opération Serval contre les groupes armés occupant le nord du Mali est extrêmement positif, a dit M. Le Drian.
Selon une source administrative à Tombouctou, plus d’une centaine de militaires français ont quitté la ville par voie terrestre pour le nord de Tombouctou, avec le matériel nécessaire.
Le responsable n’a pas fourni de détails mais selon la source militaire africaine à la Minusma, il y a des moyens aériens et terrestres.
Ce n’est pas la plus importante opération militaire depuis la reprise des villes, mais c’est une opération militaire nécessaire pour que les terroristes ne se reconstituent pas, a-t-on ajouté.
La source militaire étrangère, qui a requis l’anonymat, a affirmé que les opérations se poursuivaient jeudi matin.
Nous n’avons pas encore de bilan. (…) Il est clair que les combattants du Mujao, les héritiers d’Abou Zeïd, et la katiba (unité combattante, NDLR) de Belmokhtar sont dans le viseur. Ils tentent de se reconstituer. Peut-être même qu’ils ont du matériel militaire venu de la Libye, a-t-elle ajouté.
Les Algériens Abdelhamid Abou Zeïd et Mokhtar Belmokhtar étaient des chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui fait partie avec le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) des groupes armés ayant occupé pendant plusieurs mois en 2012 le nord du Mali.
Ecarté d’Aqmi, Mokhtar Belmokhtar a ensuite créé le groupe des Signataires par le sang, responsable en janvier 2013 d’une prise d’otages massive à In-Amenas, site gazier dans le sud de l’Algérie, qui fit près de 110 morts, ravisseurs compris.
Abou Zeïd a été tué fin février 2013 par l’armée française dans le cadre de l’opération Serval, lancée en janvier 2013 par la France pour aider Bamako à reprendre le contrôle du vaste nord du Mali, comprenant les régions de Tombouctou, Gao et Kidal.
Outre la France, qui poursuit son opération, le Tchad et d’autres pays africains se sont engagés militairement sur le terrain, leurs contingents ayant été intégrés au sein de la Minusma.
Les jihadistes ont été affaiblis mais ils demeurent actifs, commettant à intervalles réguliers des attaques meurtrières.
source : afp