Des soldats maliens sont arrivés vendredi soir à Kidal (nord) pour participer à des patrouilles mixtes avec des combattants de l’ex-rébellion et des groupes armés progouvernementaux, une première depuis 2014, a appris l’AFP samedi de sources militaires.
L’armée malienne n’avait pas repris pied à Kidal depuis des combats en mai 2014 pendant une visite du Premier ministre de l’époque Moussa Mara, qui s’étaient soldés par sa lourde défaite face aux rebelles qui depuis contrôlent cette ville.
L’arrivée de soldats maliens a lieu après la visite en mars du Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maïga à Kidal, où l’Etat malien était absent depuis 2014.
« Un détachement de l’armée malienne est arrivé dans la nuit de jeudi à vendredi à Kidal pour participer au Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) », a déclaré à l’AFP une source militaire malienne, sans préciser de nombre.
Le MOC est composé de militaires de l’armée régulière et des combattants des groupes armés progouvernementaux et des ex-rebelles, selon l’accord d’Alger pour la paix dans le nord du Mali signé en 2015.
Son objectif, en prélude au désarmement, est d’instaurer la confiance entre l’armée malienne et les groupes armés impliqués dans le processus de paix mais aussi de rassurer les populations.
Les soldats maliens arrivés à Kidal vont participer à des patrouilles mixtes, avec les combattants de l’ex-rébellion à dominante touareg et ceux des groupes armés pro-gouvernementaux, a dit cette source militaire, sans préciser de date.
Ces soldats sont basés dans le sud de Kidal, a dit une source proche des forces internationales à Kidal contactée par l’AFP.
Les patrouilles mixtes sont censées préfigurer la refonte d’une armée malienne unitaire.
Depuis le lancement en 2013 d’une intervention militaire française, les groupes jihadistes ont été dispersés et en grande partie chassés du nord du Mali, dont ils avaient pris le contrôle en mars-avril 2012.
Mais des zones entières du pays échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature de l’accord de paix de 2015, censé isoler définitivement les jihadistes, dont l’application accumule les retards.