C’est une équipe fournie qui s’est déplacée dans la région : neuf enquêteurs, dont le directeur de la division des droits de l’homme de la Minusma, assistés de deux experts de la police scientifique et de deux photographes de la mission onusienne. L’équipe de l’ONU était accompagnée d’un important dispositif sécuritaire avec une cinquantaine de soldats et policiers, quatre hélicoptères d’attaque, des hélicoptères de transport et des drones, précise précise la mission onusienne qui avait annoncé cette enquête peu après les événements.
Rencontrer les blessés
Ces enquêteurs ont fait une tournée de plusieurs jours. Ils se sont d’abord rendu à Douentza et Mopti, les deux villes les plus proches, pour rencontrer les blessés qui avaient été pris en charge, de même que d’autres témoins. Lundi, la mission était sur le lieu présumé de la frappe, à Bounti, à une trentaine de kilomètres de Douentza, où elle s’est entretenue avec d’autres témoins, a pu « vérifier certaines informations et faire ses constatations », selon la Minusma.
Pas de date pour la publication du rapport
La France et le Mali se disent certains que cette frappe, menée dans le cadre de l’opération « Éclipse », a visé des membres de groupes armés terroristes, qu’elle a été effectuée selon les règles d’engagement très précises de Barkhane, qu’il n’y a ni femmes ni enfants parmi les victimes, et qu’une remise en cause de leur version est de la désinformation. Mais des témoignages, recueillis par l’AFP, HRW, Tabital pulakuu, MSF et RFI Fulfuldé, parlent d’un mariage, des hommes qui étaient rassemblés entre eux à l’écart des femmes. Pour en savoir davantage, il faut attendre désormais la publication du rapport de la mission pour lequel aucune date n’a encore été avancée.