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Mali-CEDEAO : et si rien n’était encore joué

Les autorités de la transition se sont-elles résolues à montrer patte blanche à une semaine du sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ? S’il est acté et acquis que la durée de la transition tel que décrétée ne fait pas l’objet de fracture majeure entre notre pays et la CEDEAO, la publication et la promulgation de la loi électorale sondent la bonne volonté des plus hautes autorités de caresser dans le sens du poil l’organisation sous régionale, sans pourtant lâcher du lest pour l’essentiel, synonyme de capitulation du régime, aux yeux de certains observateurs.

 

La rencontre hier lundi 27 juin du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop avec les ambassadeurs et membres du corps diplomatique accrédités dans notre pays de même que l’opportune rencontre aujourd’hui (ce mardi 28 juin) du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation avec les partis politiques sur le chronogramme de la Transition entrent également dans cette détermination et volonté ultime du Mali de prouver qu’il est ouvert au compromis honorable avec la CEDEAO qui a imposé des sanctions contre le pays lors de son sommet du 9 janvier dernier.
Une date que beaucoup notent comme celle de la divergence profonde entre le Mali et l’organisation sous régionale.

Dernière l’optimisme affiché du Médiateur de la CEDEAO, l’ancien président de la République fédérale du Nigeria, Goodluck Ébélé Jonathan, à sa sortie d’audience avec le président de la Transition le vendredi 24 juin, la prudence commande de ne pas se fier aux certitudes diplomatiques.

En vue du dernier sommet, le président de l’Union Africaine Macky Sall était lui aussi sûr et certain que les sanctions allaient être levées… Encore en prélude au sommet du 3 juillet, des diplomates reçus par le ministre Abdoulaye DIOP sont convaincus de la levée de l’embargo. Ce rendez-vous est vu par les observateurs comme étant l’occasion de la confirmation de sa levée officielle.

Dans tous les cas, il y a encore, en effet, un océan entre les oukases de la CEDEAO et les attentes du peuple malien de voir levée les sanctions.
Si le régime de transition a mis en place un cadre d’élaboration d’une nouvelle Constitution, élaboré et promulgué une loi électorale dans le cadre des reformes politiques et institutionnelles, il n’a pas toujours déféré à l’imposition de la CEDEAO de produire un chronogramme détaillé de cession du pouvoir. Ce chronogramme qui est attendu pour bientôt sera-t-il rendu public avant le sommet du 3 juillet ?

À ce jour, des avancées sont certes enregistrées, mais peuvent être insuffisantes au regard des exigences de la CEDEAO pour lever les sanctions. D’où la pression sur les autorités de la Transition de parvenir à un chronogramme en impliquant l’ensemble des acteurs en vue d’éviter d’autres contestations internes.

Au-delà des exigences communautaires, l’atmosphère entre les responsables de la Transition et ceux de la CEDEAO est aussi altérée par les suspicions d’implication des puissances étrangères, à l’image de la France, qui dicteraient des directives à l’organisation sous régionale pour faire plier le Mali : Faire partir les colonels et déballer le tapis pour leurs poulains.

Comme on peut le voir, il y a toujours un énorme fossé entre la logique des choses (levée des sanctions) et la réalité des enjeux. Rappelons que lors du dernier sommet, à la dernière minute, une graine de sable a grippé la machine.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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