Situation sécuritaire, assises nationales proposées par Choguel Maïga, prise du pouvoir par Assimi Goïta, calendrier électoral, loi d’amnistie pour les putschistes… Spécialiste des questions électorales et de gouvernance, le Dr Ibrahima Sangho, qui préside la coalition Synergie 22, livre un constat sans concession sur la situation politique de son pays.
Il est l’une des figures centrales de la société civile malienne. À la tête de la Synergie 22 des Organisations de la société civile du Mali, le Dr Ibrahima Sangho défend avec vigueur l’instauration d’un organe unique chargé de la gestion des élections, et même de proclamer les résultats, ce qui est loin de faire consensus au sein de la classe politique malienne.
Ibrahima Sangho ne retient d’ailleurs pas ses coups à l’encontre des politiciens maliens, qu’il accuse d’être les principaux responsables de la crise politique dont le pays peine à sortir, au terme d’une année qui aura vu les militaires menés deux coups d’État.
La coalition qu’il dirige, qui regroupe notamment l’Observatoire pour les élections et la bonne gouvernance, Tuwindi, ou encore la Communauté des blogueurs du Mali, a livré mardi 22 juin une série de préconisations en forme de feuille de route pour une sortie de la transition. Avec un leitmotiv : que le scrutin présidentiel se tienne dans les délais annoncés, afin que le pouvoir revienne aux civils et que la démocratie reprenne ses droits.
De la proposition de Choguel Maïga de tenir des assises nationales à la posture d’Assimi Goïta comme chef de l’État, en passant par la situation sécuritaire, Ibrahima Sangho, spécialiste des questions électorales et de gouvernance, dresse un constat sans concession de la situation, prenant parfois des allures de réquisitoire.
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Jeune Afrique : Pourquoi le Mali se retrouve aujourd’hui dans une telle crise politique ?
Dr Ibrahima Sangho : Les partis n’ont pas assumé leur rôle, qui est de conquérir et d’exercer le pouvoir. Leurs membres ont, plusieurs fois, violé la Constitution. Depuis 2012, le mandat des membres du Haut Conseil des collectivités territoriales est arrivé à terme, mais ils continuent de siéger. En 2018, les élections législatives, qui avaient été jugées anticonstitutionnelles par la Cour constitutionnelle, ont finalement été reportées. Le mandat des députés a été prolongé de six mois, puis à nouveau de onze mois supplémentaires…Lire la suite sur Jeune Afrique