Le samedi 31 mars dernier, le Mali a remis Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud à la Cour Pénale Internationale (CPI). L’ancien membre du groupe terroriste Ançardine est suspecté « de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis en 2012 et 2013 à Tombouctou » lors de l’occupation jihadiste du septentrion malien,
C’est le samedi 31 mars 2018 que Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud est arrivé au quartier pénitentiaire de la Cour aux Pays-Bas, selon le communiqué de la CPI. Suspecté, selon un mandat d’arrêt délivré par la Chambre préliminaire I de la CPI le 27 mars 2018, de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis en 2012 et 2013 à Tombouctou, Al Hassan, d’après les habitants de la cité des 333 saints, faisait régner la terreur lors de l’occupation du Nord du Mali. « Selon le mandat d’arrêt, M. Al Hassan, de nationalité malienne, né le 19 septembre 1977, dans la communauté d’Hangabera située à environ 10 km au nord de Goundam dans la région de Tombouctou, au Mali, et membre de la tribu touarègue/tamasheq des Kel Ansar, aurait été membre d’Ansar Eddine et aurait été commissaire de facto de la Police islamique », précise, dans son communiqué, la CPI. Al Hassan, selon la CPI, aurait également été associé au travail du Tribunal islamique à Tombouctou et aurait participé à l’exécution de ses décisions. « M. Al Hassan aurait pris part à la destruction des mausolées des saints musulmans à Tombouctou grâce à l’utilisation des hommes de la Police islamique sur le terrain. Il aurait aussi participé à la politique de mariages forcés dont des tombouctiennes ont été victimes, qui ont donné lieu à des viols répétés et à la réduction de femmes et de jeunes filles à l’état d’esclaves sexuelles. »
L’Association Malienne des Droits de l’homme (AMDH) s’est réjoui du transfert de Al Hassan à la Haye par les autorités maliennes. « Al Hassane fait partie des personnes visées par l’une des plaintes déposées par AMDH¬FIDH-Wildaf-Ajm-Demeso- Cri de cœur contre des auteurs présumés de violences sexuelles perpétrées entre 2012 et 2013 au nord du Mali », explique l’association de défense des droits humains.
Avant Al Hassan Ag Abdoul Aziz Ag Mohamed Ag Mahmoud, Ahmad Al-Faqi Al-Mahdi, un autre jihadiste malien avait été transféré et jugé à la CPI. En effet, pour son rôle dans la destruction de monuments historiques et religieux à Tombouctou, la Cour Pénale Internationale (CPI) a condamné, le 27 septembre 2016, Al Faqi, membre d’Ansar Dine, à 9 ans de prison ferme. Dix des monuments les plus importants et les plus connus de Tombouctou ont été attaqués et détruits par Ahmad Al Mahdi et d’autres personnes lors de l’occupation du Nord du Mali par les jihadistes.
M.K. Diakité