Un richissime homme d’affaires malien, Aliou Boubacar Diallo, s’est déclaré candidat à l’élection présidentielle du 29 juillet, affirmant lundi à l’AFP que le pays peut “sortir de la crise s’il a leadership qu’il faut”.
M. Diallo a été intronisé à l’issue de la conférence nationale de son parti, l’Alliance démocratique pour la paix (ADP-Maliba), qui s’est terminée dimanche dans la ville de Nioro du Sahel (nord-ouest), près de la frontière mauritanienne, fief du chérif Bouyé Haïdara, un dirigeant religieux musulman très respecté et très influent.
“J’ai terminé dimanche la rencontre de mes partisans dans la ville de Nioro. Je suis candidat à la présidentielle”, a déclaré à l’AFP au téléphone l’homme d’affaires, qui est notamment propriétaire d’une mine d’or au Mali.
Après avoir soutenu le président Ibrahim Boubacar Keïta, son parti a quitté en 2016 la majorité pour rejoindre les rangs de l’opposition.
“Je suis candidat pour construire un Mali meilleur, un pays qui a de quoi sortir de la crise s’il a leadership qu’il faut”, a-t-il ajouté.
En 2013, le chérif de Nioro avait appelé à voter pour Ibrahim Boubacar Keïta, mais depuis les relations entre les deux hommes se sont dégradées, de notoriété publique. Si le responsable religieux n’a pas apporté son soutien à la candidature de M. Diallo, ses enfants ont été vus auprès de lui.
Une demi-douzaine de candidats à sa succession se sont déjà déclarés, mais le président Keïta n’a toujours pas dit s’il se représenterait en juillet.
Une centaine d’associations de la majorité ont néanmoins apporté samedi à Bamako leur soutien à sa candidature.
Parmi les autres candidats figurent le maire de Sikasso (sud), Kalifa Sanogo, l’ancien ministre et militaire Moussa Sinko Coulibaly, ainsi que deux hauts fonctionnaires internationaux, Modibo Koné, un ancien de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), et Hamadoun Touré, ex-chef de l’Union internationale des télécommunications (UIT).
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes ont été en grande partie chassés par une opération militaire lancée en janvier 2013, à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU (Minusma), régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les jihadistes.
AFP