Le journal en ligne Mali Actu fait face à la justice depuis le 21 février dernier. Face à cette situation, le Secrétaire général du TAEF Makan Koné, le promoteur dudit journal Séga Diarra, le Président de la Maison de la Presse Dramane Alou Koné et le Secrétaire général du collectif ” sauvons la presse ” Malik Konaté ont animé une conférence de presse le jeudi 17 mai 2018 à la Maison de la Presse pour dénoncer les tentatives de musèlement de la presse.
Le dernier rapport de Reporter Sans Frontière classe le Mali à la 115ème place sur 180 pays. Une place jugée raisonnable et décevant par Makan Koné, Secrétaire général du TAEF.
En effet, la liberté d’expression est fréquemment atteinte ces derniers temps surtout sous le mandat du régime actuel. Les journalistes sont constamment séquestrés, interpelés devant les tribunaux dans le but de faire taire le quatrième pouvoir. A ce titre, on note la disparition mystérieuse de Birama Touré, l’affaire Ammy Baba Cissé (ABC) face au président de l’Assemblée nationale, l’affaire Sphinx-Karim Kéita et cette fois-ci, la séquestration de la rédaction du journal Mali Actu. Cette dernière séquestration date du 21 février 2018. A cette date, des hommes à visage couvert ont fait irruption dans les locaux du journal en ligne Mali Actu et y ont ” enlevé ” cinq (5) journalistes dont Salif Diarra. Aussi, ils ont confisqué tous les outils de travail de ce journal. Après cinq jours de détention arbitraire, excepté Salif Diarra, les autres ont été libérés faute de preuves d’accusation. Quant à M. Diarra, il a été mis sous surveillance judiciaire. Depuis lors, il est tenu de se rendre au tribunal de la Commune IV une fois dans la semaine. Pis, il n’a pas droit à écrire.
Face à une telle situation, les journalistes se sont unis pour défendre la liberté d’expression en organisant cette conférence de presse couplée à la signature d’une pétition et d’un sit-in devant la Maison de la Presse.
De plus, le collectif ” sauvons la presse ” a fait une déclaration concernant cette situation. Lisez plutôt!
” Le Mali se veut une République, un État de droit, et prétend appliquer les principes universels de la LIBERTE DE LA PRESSE.
Cela suppose donc le respect de la LIBERTE D’OPINION d’une part, et aussi celui de LA LIBERTE D’EXPRESSION qui sont les piliers essentiels de tout système démocratique.
Hélas, le cas de MALIACTU nous donne une mauvaise image du sort qui est fait aux organes de presse au Mali.
En effet, depuis le 21 février 2018, la rédaction du site Mali Actu est victime d’un harcèlement de la part des autorités politiques et judicaires.
Les travailleurs de ce journal qui est au bord de la faillite sont accusés sans preuve de complicité ou de connivence avec des forces occultes pour attenter à la souveraineté de l’Etat Malien.
C’est trop d’honneur fait aux simples femmes et hommes de presse et c’est surfaire notre capacité de nuisance.
Le pauvre SALIF DIARRA, n’a fait que son travail, et il l’a fait en toute responsabilité et avec grand professionnalisme. Et malgré toute la campagne de persécution et de haine orchestrée contre lui et MALIACTU, il reste le journaliste exemplaire à nos yeux.
C’est pourquoi, aucune preuve tangible n’ayant pu être produite par ses persécuteurs, il est contraint de se présenter au tribunal une fois par semaine pour montrer patte blanche. Il lui est aussi interdit d’écrire, et cela constitue une privation insupportable pour un homme qui vit précisément de ses écrits. Les démissions et abandons ont ruiné l’espoir de MALIACTU dont les travailleurs ne supportent plus d’être assimilés à de vils arnaqueurs ou à des terroristes.
Non, ces femmes et ces hommes ne sont que des JOURNALISTES, ils n’ont ni arme, ni bombe, ni aucune autre intention que celle d’informer en toute indépendance.
Il faut abandonner les charges contre SALIF DIARRA et MALIACTU.
Il faut libérer le génie créateur de ces hommes de presse et leur permettre de sauver leur outil de travail.
Il faut permettre la diversité des opinions et favoriser la liberté d’expression. C’est à cela que Beaumarchais avait appelé les hommes de pouvoir depuis le XVIII è siècle, “Sans la liberté de blâmer, il n’est point déloge flatteur. “
Collectif Sauvons la Presse
Bamako, le 17 mai 2018
Rassemblé par
Yacouba TRAORE
Source: Zénith Balé