Après la clôture des journées parlementaires du parti RPM, hier jeudi, à l’hôtel Radisson Blu, le chemin est déjà balisé pour donner corps et âme au projet de société du président IBK que le Premier ministre traduira en programme de gouvernement pour les cinq ans à venir.
Le protocole d’accord sera signé ce week-end, selon des sources proches des états-majors politiques.
Auparavant, le chef du gouvernement, Oumar Tatam LY, a successivement et séparément rencontré, dans les locaux de la Primature à la Cité administrative, les principaux leaders politiques annoncés dans la mouvance présidentielle en gestation.
Les échanges ont porté sur les contours de la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale et son correspondant logique dans l’architecture gouvernementale, selon des sources concordantes.
L’objectif, selon les mêmes sources, est de partager la vision du président IBK et le programme de gouvernement qui le sous-tend.
Ce projet doit être porté à l’Assemblée nationale par une large majorité parlementaire, soulignent ces sources.
C’est la raison pour laquelle, il est impératif de constituer une majorité présidentielle à Bagadadji, totalement acquise à la cause du chef de l’État à travers son projet de société et son programme d’action, ajoutent les mêmes sources.
Pour ce faire, la majorité présidentielle sera compartimentée en en deux blocs parlementaires, selon les états-majors politiques : d’un côté, le parti RPM avec ses 70 députés propres qui formeront un groupe autonome ; de l’autre, la kyrielle de partis alliés à la mouvance présidentielle.
Ces Alliés eux-mêmes seront scindés en deux blocs, indiquent les états-majors politiques : les alliés du 1er tour, qui n’ont pas été candidats à l’élection présidentielle ; et les alliés du 2è tour, dont les candidats ont été malheureux à l’issue du scrutin de juillet 2013.
Les alliés du 1er tour sont l’ASMA, 3 députés ; le MIRIA, 2 députés; l’UM-RDA, 2 députés; l’ADP, 2 députés; le PRVM, 1 député; YELEMA, 1 député ; APR, 1 député; et UDD, 1 député ; soit un total de 13 députés. Mais, en réalité, ils sont 15 après la défection de deux députés au profit de l’ADP-MALIBA, au détriment respectif du CNID-FYT et du PARENA.
Les alliés du second tour avec les candidats malheureux sont ; l’ADEMA, 16 députés; le FARE, 6 députés; la SADI, 5 députés; la CODEM, 5 députés; le CNID, 2 députés après la défection des députés respectifs de la CI du district de Bamako et de Barouéli ; le MPR, 3 députés; la CDS, 2 députés; soit 39 députés au total, auxquels on peut adjoindre le député transhumant de Barouéli au profit de la CODEM.
Ces Alliés du second tour sont eux aussi scindés en trois groupes : l’ADEMA avec ses 16 députés ; les partis FARE et SADI avec 11 députés ; le quarto CODEM, CNID, MPR et CDS compte 13 députés.
Cependant, l’ADEMA-PASJ risque d’éclater en deux morceaux : les partisans de la mouvance présidentielle et ceux de l’opposition parlementaire comme gouvernementale.
Ce n’est pas exclu non plus que l’URD, aussi, soit victime de défections par crainte de l’opposition qui n’est pas une culture politique bien ancrée au Mali, après la parenthèse douloureuse du COPPO en 1997. Quant au CNID en 1992, il avait expérimenté un fait politique inédit : animer l’opposition dans l’Assemblée nationale tout en participant au gouvernement.
Dans tous les cas, il y aura deux blocs : la majorité présidentielle et plurielle avec les alliés des premier et second tours, d’un côté ; l’opposition parlementaire qui sera incarnée principalement par le parti URD (17 députés), le PARENA (3 députés) et des défections dans la Ruche ADEMA, mais dont le nombre n’est pas encore connu à ce jour.
Au finish, on aura au plus 6 groupes parlementaires sur la base de 10 députés pour en former un : le groupe RPM (16 députés), le groupe URD (17 députés), le groupe ADEMA (16 députés), le groupe des premiers alliés (15 députés), le groupe des 4 avec la CODEM-CNID-MPR-CDS (13 députés) et le groupe FARE-SADI (11 députés), sans compter quelques « flottants » qui seront, dans tous les cas de figure, dans le camp présidentiel.
Si l’opposition parlementaire est incarnée par l’URD avec Soumaïla CISSE comme son leader naturel, la majorité présidentielle, elle, sera probablement dénommée « Alliance pour le Mali », en abrégé APM, puisée en cela dans le slogan du président IBK, « le Mali d’abord ».
Tout est fin prêt pour que le protocole d’accord soit signé ce week-end ; mais, à l’impossible, nul n’est tenu, comme le dit l’adage.
C’est la raison pour laquelle, en cas de contretemps, ce sera la semaine prochaine.
La convocation de la première session parlementaire, pour les tout nouveaux députés, est sans doute liée à la signature de cette plate-forme politique.
Par Seydina Oumar DIARRA-SOD
Source: Info-Matin