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Major Kandia Kouyaté, première policière du Mali : Une icône des policières du Mali

Âgée de 74 ans, la marraine de la promotion 2015, des 2200 sous-officiers de la police, Major de police à la retraite, Kandia Kouyaté, l’une des premières policières du Mali, revient ici sur sa carrière. Recrutée en 1965 à la Police, elle a pris sa retraite en 2000. Elle fait partie de la première promotion féminine de la police qui ne comprenait que quatre. Il s’agit de Kandia Kouyaté, Coumba Touré, Astan Konaté et Samboura Kouyaté.

 

Mali Tribune : Comment avez-vous intégré la police nationale ?

Kandia Kouyaté : Juste le hasard. J’ai accompagné ma sœur qui avait postulé pour intégrer la police. Arrêtée devant la salle d’examen, l’examinateur m’invita à entrer. J’ai beau lui expliquer que je n’ai pas postulé, il a insisté. Je suis donc entrée concourir.

A la proclamation des résultats à radio Mali, je n’étais même pas à Bamako, mais à Toukoto. Car je n’imaginais même pas une admission. C’est mon oncle qui a envoyé quelqu’un me chercher et m’annoncer que j’ai été admise. Arrivée à Bamako, on m’a amené le jour même à l’Ecole de la gendarmerie pour la formation.

Mali Tribune Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ?

K. K.: J’ai eu d’énormes difficultés liées à mon sexe. Les hommes acceptaient difficilement le commandement du personnel féminin. Je vous avoue que, ce n’était pas aisé pour moi de travailler avec les hommes, mais je l’ai supporté. Sérieusement la formation militaire n’était pas faite pour le sexe féminin. Dure qu’elle soit, on pouvait marcher militairement, sans distinction de sexe, de l’Ecole de la gendarmerie de Bamako jusqu’à Koulikoro, en plus d’autres épreuves rudes.

Malgré tout ça, j’ai ténu bon moralement et physiquement. Mais aujourd’hui, je remercie Dieu et mes parents aussi que les autorités du pays, pour la récompense de mes efforts. En 2000, j’ai été décolorée de la médaille de mérite avec effigie abeille. Aussi en 2016, j’ai eu l’honneur et le plaisir d’être la marraine d’un contingent de la police. Et je suis d’ailleurs la seule policière marraine vivante d’une promotion de la police. Vraiment, je remercie encore les autorités pour cet hommage.

Mali Tribune : Au cours de votre carrière, avez-vous posé des actes qui peuvent inspirer la jeune génération ?

K. K.: Je pense que oui. Je suis la première policière à avoir fait l’escorte présidentielle à l’ouverture. J’ai également occupé le rang de chef de poste au Commissariat du 3e arrondissement, cheffe de la Section de la confection des Cartes d’Identité et Secrétaire générale au 6e Arrondissement de Bamako entre autres. C’est pour vous dire que, le sexe ne compte pas, mais la détermination et la volonté. Je vous rappelle aussi que le Mali fut le premier pays de la sous-région à avoir accepté le personnel féminin en son sein. C’est la raison pour laquelle, je dis que, nous, les quatre premières femmes porteuses, faisons la fierté du personnel féminin dans les corps Aujourd’hui. Parce que nous avons fait l’ouverture aux autres femmes.

J’invite le personnel féminin à aimer le métier d’abord, à être sérieuse et à se faire respecter. Travailler avec les hommes, n’est pas un problème en soi, mais s’adonner à certaines pratiques au lieu du travail nous déshonorent. Donc évitons la cupidité et le matérialisme.

A. Berthé

Mali Tribune

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