Démissionnaire et avec toute la section de Koro du parti de la Colombe, depuis le 18 décembre, l’avocat solde ses comptes avec Tiéman Hubert Coulibaly, actuel président de l’UDD.
Il jette l’éponge. Maître Hassane Barry, fondateur de l’Union pour la Démocratie et le Développement (ce sont ces mots), claque la porte du parti et, avec lui, les trente-six conseillers élus en novembre 2016 dans le cercle de Koro.
«J’ai envoyé ma lettre de démission par voie d’huissier au Conseil exécutif central du parti», déclare l’avocat, assis derrière son bureau sur lequel sont déposés des piles de documents. Les nouvelles orientations du parti le contraignent à entrevoir d’autres alternatives.
L’ancien ambassadeur dit ne pas se reconnaître dans les décisions prises par le comité exécutif central du parti. C’est ce qui explique son soutien au candidat Soumaïla Cissé à l’élection présidentielle de juillet-août 2018, malgré l’avis contraire du parti qui avait décidé de soutenir le président de la République sortant, Ibrahim Boubacar Kéita, candidat à sa propre succession.
«Aujourd’hui, écrit-il dans sa lettre de démission, les profondes divergences de vue sur des questions liées au référendum constitutionnel, au positionnement du Parti à l’élection présidentielle de juillet-août 2018, m’ont amené à entrevoir comme seule alternative crédible, la démission du parti et avec moi, la section de Koro dont je suis le Président actif et la totalité des trente-six conseillers élus en novembre dans le cercle de Koro.» Pour l’instant, le désormais ex-président d’honneur du parti n’a pas dévoilé sa prochaine destination. Il affirme se donner un temps de réflexion avant de rebondir.
«C’est moi qui l’ai créé»
En verve, Maître Barry tacle sévèrement Tiéman Hubert Coulibaly, actuel président du parti. En plus d’inféoder le Conseil exécutif central du parti, il estime que l’ancien ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale fait de la formation politique un moyen de promotion personnelle.
De son avis, on vient dans un parti politique pour s’épanouir et non pour se mettre au service d’un homme. Toutes les positions se discutent. «Mais quand il s’agit simplement de la position du président, c’est ça la position du parti. Non, moi je ne suis pas dans ça. C’est moi qui l’ai créé.» Cette paternité du parti, il le clame et le répète à l’envi. Selon lui, c’est son cabinet qui faisait office de siège de la formation politique. Ce dernier point est attesté par le journal officiel de l’année 1991.
Il rappelle aussi avec plaisir les souvenirs des discussions vives des réunions du Bureau exécutif central au moment où il n’était même pas président. «Ce n’est pas la position de Balla (Ndlr ancien président du parti) qui prédominait», conclut Me Hassane Barry.
Abdrahamane Sissoko
Source: Le Wagadou