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Maître Abdoulaye Garba Tapo : Le combat d’une vie s’achève

Avocat, universitaire et patriote très engagé, Me Abdoulaye Garba Tapo au parcours exemplaire est originaire de la 5ème région (Mopti). Cet excellent avocat, connu pour ses riches contributions au débat politique et prises de position tranchantes, a définitivement rangé ses armes.

Me Abdoulaye Garba Tapo, brillant avocat, enseignant émérite, écrivain et politique, faisait partie du cercle très serré des hommes au parcours exceptionnel. Son cursus universitaire en dit long. C’est en 1973 qu’il obtint son baccalauréat en philo-langues. En 1974, il rejoint l’Ecole Normale Supérieure de Bamako (ENSUP) où il décroche, 4 ans après, le diplôme de l’ENSUP en Anglais en 1978. L’année suivante, Me Tapo s’envole pour la France pour approfondir ses connaissances à la Faculté de Droit d’Angers où il obtient une maîtrise en Droit Privé. Me Tapo ne s’arrête pas là, il poursuit ses études à l’Université des Sciences Sociales de Toulouse où il décroche un DEA en Droit des Affaires. Pour parfaire son cycle, il soutient une thèse à l’Université Cheick Anta Diop de Dakar au Sénégal pour l’obtention de son Doctorat en Droit Privé.
Suffisamment armé, Me Abdoulaye Garba Tapo occupe plusieurs postes de responsabilités au Mali et ailleurs. De 1980 à 1981, il est assistant de Droit Privé à la faculté de droit de Dakar au Sénégal. Il occupe le même poste à la faculté de droit de Niamey, au Niger de 1981 à 1983. La même année, Me Tapo regagne Bamako où il devient chargé de cours à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA), à la faculté de droit ainsi qu’à l’Université Catholique de Bamako. En 1986, Me Abdoulaye Garba Tapo est inscrit au Barreau malien et se fait une place dans le monde des avocats d’affaires. En 2002, le Président ATT lui fait appel pour s’occuper du ministère de la justice, garde des sceaux.
Membre fondateur du Rassemblement pour la Démocratie et le Progrès (RDP) aux côtés de Feu Almany Sylla, Me Tapo crée le 25 juillet 1997 le Rassemblement national pour la Démocratie (RND) qui inscrit ses actions dans l’opposition modérée contrairement à l’opposition radicale incarnée à l’époque par ses anciens camarades du RDP, une formation politique membre du collectif des partis politiques de l’opposition (COPPO). En 2002 et 2007, le RND soutient la candidature du Général Amadou Toumani Touré. En 2008, le RND fusionne avec le Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-Pasj) dont Me Abdoulaye Garba Tapo devient l’un des vice-présidents. Depuis le dernier congrès de l’ancien parti au pouvoir, l’universitaire a pris ses distances avec le militantisme au sein de la ruche mais reste un combattant engagé au service de la démocratie. Comme ce fut le cas lors de la lutte contre la tenue du référendum au sein de la Plateforme Antè A BANA. Récemment, Me Tapo avait pris la tête du Mouvement Mali Avance.
L’auteur des ouvrages « Cours de droit des obligations » 1996 aux éditions Jamana, « l’Héritage Empoisonné », paru en 2004 aux éditions l’Harmattan de Paris, « Fantankin », paru aux éditions Jamana, en 2006 et les « Epouses communes », paru aux éditions Jamana en 2010 et d’une thèse de doctorat sur « la régulation dans le secteur des télécommunications du Mali », ne reste pas en marge quand il s’agit de la gouvernance.
Dans une tribune publiée dans la presse en février 2017 contre la réforme constitutionnelle initiée par le pouvoir en place, Me Tapo ne fait pas cadeau au pouvoir en place. « Sous nos cieux, nous aimons véritablement réformer. Et ce qui est paradoxal, c’est que cette boulimie n’apparaît que lorsque nous sommes confrontés à des difficultés, réelles ou sérieuses. Ce qui est encore effarant, c’est la précipitation et l’amateurisme qui entourent ces réformes. Souvent, le népotisme aidant, ces réformes sont confiées, non pas à de véritables spécialistes et experts confirmés, mais à des mains complaisantes et largement acquises à se conformer, comme de braves soldats, à la feuille de route qui leur sera soumise, pourvu qu’elles soient assurées de confortables perdiems et promesses de promotion », écrivait-il.
La maladie a eu raison de cet homme de droit intègre, ce vendredi 13 avril 2018, qui a raccroché ainsi ses armes pour de bon.
Dors en paix, Me Tapo !
DTK
Source: Le Challenger

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