Le feuilleton noir sur la Maison centrale d’arrêt (MCA) de Bamako continue de plus bel. En effet, après le scandale de la cohabitation des détenus et des animaux et celui de la gestion peu orthodoxe d’un régisseur qui fait vivre la terreur aux détenus en violation de toutes les règles régissant le milieu carcéral, en voici une autre facette de cet établissement caractérisée par le constat de cas récurrents de béribéri dus à la malnutrition.
Rappelons qu’une récente rencontre dans le bureau du Régisseur de la MCA avec des délégués de la Croix rouge au sujet du béribéri (maladie due à la carence de victime) qui se propage à la MCA, a failli dégénérer. Au point que ces technocrates de bonne volonté au profit de la population carcérale ont claqué la porte du bureau du Régisseur qui ne voulait rien entendre et comprendre concernant l’amélioration de l’unique repas servi par jour aux détenus entre 16 heures et 17 heures.
Entre les quatre murs, certains pensionnaires sont obligés de mélanger du « cube maggi » écrasé au riz blanc, au haricot ou au mil broyé. Pire, même là, protecteurs du « système économique » de la MCA, hostiles à toute « concurrence », les geôliers, maitres absolus des lieux, ont interdit l’introduction du « cube maggi » à la MCA. Ainsi, pour se procurer certains produits de forte consommation, il faut passer au foyer de la MCA pour payer ces produits où les articles coûtent deux fois plus chers qu’à l’extérieur. Ce qui fait que le foyer génère une recette journalière conséquente. Sur cette recette, une charge fixe de 30 000 Fcfa par jour est déduite soit 900 000 Fcfa dans le mois.
Le Régisseur, seul, a droit acquis journalier de 20 000 Fcfa soit 600 000 Fcfa par mois. Plus que son salaire mensuel. C’est pour cela qu’on interdit l’accès de certaines denrées à la MCA pour obliger les détenus à payer au foyer.
Notons que le lundi 22 octobre 2018, le Régisseur avait fermé le robinet de la visite payante (sans permis de communiquer) et il y a d’autres agissants sans scrupules appelés « Pas » à la MCA, sujet d’un autre thème dont nous allons vous livrer tous les détails dans nos prochaines parutions. De ce fait, il faut qu’il ait l’esprit de partage avec ses collègues qui broient du noir et qui vivent une traversée du désert qui ne dit pas son nom.
En attendant la réaction du ministère de la Justice et de l’Administration pénitentiaire, plusieurs centaines de victimes de béribéri et autres maladies de la peau et de la respiration souffrent et sont alitées à l’infirmerie de la MCA et dans les cellules, en attendant une mort certaine. Affaire à suivre !
Mama PAGA
Source: Le Pays