La Minusma reste l’opération la plus meurtrière de l’ONU. Environ 90 soldats de l’ONU sont tombés au Mali depuis le déploiement de la Mission dans le pays. Pourtant, les Maliens sont très peu satisfaits du travail de la force onusienne.
Près de 11 000 militaires, 1000 policiers et 1400 personnels civils œuvrent au sein de la Mission multidimensionnelle de stabilisation au Mali (Minusma). Ces informations ont été données par le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’ONU au Mali, Koen Davidse, en prélude à la journée des casques célébrée ce lundi.
La célébration de cette journée intervient au Mali alors que les soldats de l’ONU subissent régulièrement des attaques. La dernière attaque remonte à jeudi dernier. Un contingent de la force onusienne en patrouille à pied a été pris pour cible par des présumés terroristes près de la localité d’Aguelhok dans la région de Kidal. Deux casques bleus tchadiens ont été tués au cours de cette attaque.
Selon le représentant spécial adjoint de la Minusma, Koen Davidse, pour le seul mois de mai, cinq attaques ont visé la mission à Tombouctou et Gao. Pour les responsables de la mission onusienne au Mali, la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation au Mali, engagée depuis plus de trois ans, reste encore l’opération la plus coûteuse en vies humaines. 89 casques bleus ont été tués depuis le déploiement de la force des Nations unies dans le pays.
Un bilan mitigé
Les autorités maliennes reconnaissent les efforts déployés par les casques bleus dans le cadre de la stabilisation du Mali. Cependant, elles restent sur leur faim quant aux moyens mis à leur disposition pour mener à bien cette mission.
Selon le ministre des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, presqu’une année après l’adoption de la résolution 22-95 par le Conseil de sécurité qui renforce le mandat de la Minusma, la Mission ne dispose toujours pas de moyens (ni financiers, ni humains) nécessaires à l’exécution de son mandat. Si les autorités maliennes jugent « appréciables » le bilan des trois années de présence des soldats de l’ONU, la population malienne pense tout le contraire. Beaucoup parmi elle, confient avoir été déçus trois ans après.
Selon les désabusés, les attaques sont devenues beaucoup plus récurrentes. « Ces gens ne font que se pavaner dans le centre-ville », déplorent-ils. D’autres en revanche disent ne même pas comprendre le mandat de la mission onusienne. « Ils estiment qu’ils n’ont pas de mandat à lutter contre les terroristes. Alors qu’est-ce vaut leur présence ici ? », s’interrogent certains Bamakois.
Soro