Le Ministre de l’industrie et du commerce, M. Mahmoud Ould Mohamed, a animé une conférence de presse le vendredi 05 novembre dernier sur l’augmentation des prix des produits de première nécessité. Occasion pour lui de dénoncer la décision unilatérale des boulangers ayant procédé à l’augmentation du prix du pain sans concertation avec le gouvernement d’où la fermeture d’une vingtaine de boulangeries.
Le Ministre était entouré par tous les acteurs du secteur (les meuniers, boulangers, opérateurs économiques, entre autres), les représentants des consommateurs de la société civile, etc.
Selon le Ministre, il a été convenu, après l’analyse de la situation, qu’il n’y avait pas nécessité d’augmenter le prix du pain. Certes, dit-il, celui du blé a connu une hausse sur les marchés, pour autant déclare-t-il, les meuniers ont décidé de ne pas augmenter leur prix… «Alors, s’il n’y a pas d’augmentation sur le prix du blé, il n’y a pas de raison pour le meunier ou le boulanger de procéder à une augmentation du prix du pain… Malheureusement, ces boulangers ont décidé unilatéralement d’augmenter le prix sans concertation avec le gouvernement et ce, malgré le protocole d’accord signé entre toutes les parties : le gouvernement et les différents acteurs, les meuniers et les boulangers».
Aux dires du Conférencier, «il est hors de question que des individus se dissocient de ce protocole et décident unilatéralement de fixer le prix à leur convenance si de rien n’était… Si l’on tolère une telle pratique, ce sera la porte ouverte au chaos…».
«Toute personne qui vendra le pain au prix de 300 F CFA, avertit M. Ould, sortira systématiquement du cadre et s’exposera aux sanctions prévues par la règlementation. Nous avons fermé toutes les boulangeries ayant vendu à ce prix et arrêté les boulangers pour avoir failli au contrat et au protocole les liant à l’Etat»… a souligné le Ministre de l’industrie et du commerce.
Et de poursuivre : «Nous ne pouvons accepter qu’au mépris des subventions de l’Etat dans les secteurs d’activités indiqués, que des individus procèdent unilatéralement à l’augmentation des prix et fassent ce qu’ils veulent». Raison pour laquelle, signale-t-il, la Direction Générale du commerce est à pied d’œuvre en vue d’identifier, punir les auteurs et redresser le tort.
Aussi, le Ministre Ould explique que l’Etat a renoncé à certains de ses droits en vue de rendre disponible cette farine sur le marché à un prix accessible. Pour lui, il n’est pas question que d’autres personnes puissent en disposer et fixer les prix à leur guise. «Je n’ouvrirai pas ces boulangeries tant qu’ils ne seront pas revenus sur l’ancien prix sur lequel nous nous sommes entendus dans le cadre du protocole», ajoute-t-il.
Par ailleurs, le ministre Ould affirme que tous les acteurs seront convoqués le mardi 09 novembre pour revoir la structuration des prix et communiquer avec les citoyens pour montrer la réalité des choses. Pour lui, le gouvernement a fait des efforts en renonçant à un certain nombre de ses droits de taxes et de douane sur l’importation de certains produits de première nécessité afin de les rendre accessibles sur le marché.
L’orateur s’est offusqué sur cette volonté affichée de certaines personnes de s’enrichir en créant et entretenant la crise au grand dam des populations. «Nous n’accepteront pas», conclut-il
Kossa Maiga
Source: Canard déchaîné