Dans sa dernière sortie, l’autorité morale du M5-RFP, l’imam Mahmoud Dicko a dévoilé toute la crise de confiance et le désamour qui existent entre lui et ses anciens camarades de lutte du M5-RFP. Pour lui, la plupart des cadres du M5-RFP sont des « communistes mécréants » et des Framacons.
Malgré leurs actions communes pour le renversement du régime de l’ancien président de la république, feu Ibrahim Boubacar Keita, le désamour entre M5-RFP et son ancienne autorité morale, nom moins, l’Imam Mahmoud Dicko est un secret de polichinelle.
Si certains qualifiaient comme causes de ce divorce les intérêts personnels chaque partie entretenait, le principal concerné, dans sa dernière sortie, a avoué les vraies raisons de cette crise qui a des répercussions jusqu’au sommet de l’Etat.
Ce n’est pas une querelle pour l’argent ou de l’Or. Eux-mêmes (les autorités) savent que ce n’est pas pour leur place. « Nous, nous défendons notre religion et notre dignité qu’ils sont en train piétiner au Mali » a-t-il indiqué tout en rappelant les différends combats qu’il a eu à mener, entre autres, contre le code de la famille, l’éducation sexuelle et la promotion de l’homosexualité et autres lois jugées attentatoires à nos mœurs qu’on tentait d’introduire au Mali.
En effet, Mahmoud Dicko regrette que la plupart de ceux qui composent le M5-RFP, dont certains ont occupé des hauts postes de responsabilités au Mali soient des « des communistes mécréants et des francs-maçons » qui ne croient ni en l’existence de Dieu, ni à ses prophètes encore moins aux différentes croyances religieuses qui existent dans le monde.
Pour lui, 95% de nos autorités sont des mécréants. « Ceux qui ont toujours eu la responsabilité de gérer ce pays sont d’un genre de personnalité, quand on les classe, on verra que 95% d’entre eux sont soient des communistes mécréants qui ne croient pas en l’existence de Dieu et à son prophète (l’islam ou au christianisme) ou à l’opposé, sont des Framaçons qui n’aiment pas la religion” a-t-il soutenu lors de cette sortie.
Une situation qui fait, selon lui, la source de toute la méfiance et des tensions entre lui et la plupart des autorités du Mali.
En outre, Mahmoud Dicko n’a pas manqué de témoigner que les autorités actuelles de la transition ne savent rien de ces sectes. Mais, leur seul péché, selon lui, c’est de se laisser influencer par ces mêmes ennemis de la religion musulmane comme toujours. « Les autorités de la transition sont influencées » a-t-il soutenu, tout en ajoutant que ceux qui les influencent savent bien qu’elles sont obsédées par le pouvoir. « Quand on les dit de rester au pouvoir seulement, ils ne voient plus rien et on peut traîner là où on veut » a déploré l’Imam de Badalabougou.
L’ancien président du haut conseil islamique du Mali regrette encore que ce soit sous cette même transition que des choses pires qu’on avait jamais imaginé auparavant au Mali se produisent. « Depuis qu’ils se sont fait entourer par de gens qui n’aiment pas la religion, on sent le dégoût de l’islam dans leurs faits et gestes » a-t-il indiqué. La preuve, selon lui, est l’expansion du mouvement de « Kamite » au Mali. Des gens qui, selon lui, disent que l’islam est faux, qu’il faut quitter l’islam pour retourner dans la religion de pharaon. « C’est en ce moment précis que ces gens ont pu se réunir en association avec un récépissé les autorisant à tenir une conférence de presse qui sortira ensuite à la télévision malienne démontrant clairement que leur objectif c’est de déraciner l’islam de chez nous » a-t-il rappelé pour mettre l’accent sur la responsabilité des autorités actuelles de la transition.
Comme si cela ne suffisait pas, pour démontrer encore leur mépris pour l’islam, selon lui toujours, les dirigeants actuels du pays ont permis que le Mali accueille des mécréants de toute l’Afrique et décider que leur siège soit désormais au Mali, une humiliation pour tous les musulmans selon lui. « Cela a été fait chez nous pour nous témoigner qu’ils ne se foutent pas mal de notre religion. Le mal c’est que cela s’est passé sous l’indifférence des musulmans »
Si cela a réussi, selon lui, c’est parce que ces gens pensent que s’en est fini pour l’islam. C’est pourquoi, il a tenu à mettre l’accent : « nous nous défendons notre religion et notre dignité qu’eux ils ont juré de piétiner. A mon tour, j’ai juré que cela ne se fera pas de mon vivant. Je ne l’accepterai jamais tant que j’aurai la moindre responsabilité dans l’islam » a-t-il promis.
Une situation qui a toujours été la source de la méfiance et des tensions entre lui et ses anciens camarades lutte qui, selon lui, ne manquent pas d’occasion pour lui « dénigrer ».
« C’est toute la raison de la querelle qui règne entre nous. Ils savent que mon combat, c’est de chercher constamment auprès de Dieu pour qu’il me donne la force, le courage, l’intelligence et la sagesse nécessaires pour combattre tous ceux qui sont contre cette religion du prophète Mohammed SWS, même au prix de ma vie. Ils savent ça c’est pourquoi on ne s’entend pas » a-t-il fait savoir.
Pour lui, IBK même vaut mieux que beaucoup de ceux qui voulaient sa place. C’est pourquoi, il dit avoir souligné à IBK, à l’époque, que son combat n’était nullement de lui retirer le pouvoir pour le donner aux leaders du M5-RFP en qui il n’avait pas du tout confiance.
A le croire, son engagement visait juste à amener IBK à écouter et prendre en compte la préoccupation de sa population dans la gestion du pouvoir. Ce à quoi IBK n’a pas porté une oreille attentive pour rester au pouvoir. « Je lui ai dit que parmi tous les gens qui composent le M5-RFP, je ne vois pas un seul en qui j’ai confiance et que je peux te retirer le pouvoir pour le lui donner ».
Issa Djiguiba
Source: Le Pays