Nommé à la tête des Aigles du Mali en tant qu’intérimaire à la suite de la démission du Français Alain Giresse, en septembre 2017, puis confirmé par le Comité exécutif de la Fédération malienne de Football (FEMAFOOT) en 2019, Mohamed Magassouba aura passé cinq ans à la tête de l’équipe nationale du Mali. Très séduisante dans le jeu, cette équipe dirigée par Mohamed Magassouba, est loin d’être à la hauteur de ses promesses. Pour certains, c’est une vente d’illusions qui a montré ses limites avec une nouvelle élimination très étonnante et précoce en Coupe d’Afrique des Nations face à la Guinée équatoriale, considérée par beaucoup d’observateurs sportifs comme une petite nation de football.

Au Cameroun, les Maliens prenaient des Aigles comme une équipe mûrie, bâtie sur deux générations dorées (cadets et juniors) entre 2013 et 2015. L’une championne d’Afrique et vice-championne du monde de sa catégorie et l’autre troisième à la Coupe du monde des Juniors 2015. Deux générations qui ont rajeuni l’équipe nationale du Mali à la CAN Gabon-Guinée équatoriale 2017. Cinq ans après, les Maliens ont plutôt découvert une équipe qui souffre encore des mêmes maux qu’en 2017.

Il faut juste retenir que cette équipe a été très joueuse sur le terrain, avec des talents sur toutes les lignes et très fortes dans les phases qualificatives, mais beaucoup moins dans les moments décisifs comme lors des phases à élimination directe. Conséquence : deux éliminations en 8e de finales de la CAN (2019 et 2022). Une, contre la Côte d’Ivoire et l’autre contre la Guinée équatoriale, alors que le Mali était la meilleure équipe dans ces matchs. Le plus décevant est que l’équipe de Magassouba a été presque éliminée de la même manière, toujours très maladroite devant les buts.

Pourtant, Mohamed Magassouba, alors sélectionneur par intérim avait demandé à ses dirigeants, lors de sa prise de fonction, qu’il lui fallait du temps pour structurer une équipe. «Je leur ai dit que je voulais construire une équipe pour le futur. J’ai donc essayé de constituer une liste mélange de jeunesse et d’expérience. Ce qui signifie sans doute le retrait massif des anciens », a-t-il lancé au moment où il prenait le commandement de l’équipe.

Cinq ans après, ce n’est donc pas le temps qui a lui manqué. Certes, l’équipe est bien structurée et très équilibrée, mais le manque d’efficacité règne toujours au sein de l’attaque malienne. En cinq ans, jamais l’équipe n’a évolué sur ce plan. À la CAN 2021, les Aigles ont seulement marqué quatre (04) buts dont trois (03) sur penalty et cela en quatre matchs, soit un but par match, restant beaucoup en deçà de la moyenne de la CAN 2019 où ils avaient marqué sept (07) buts sur le même nombre de matchs. Une moyenne assez dérisoire pour une équipe qui se présente à un titre continental.

Les joueurs progressent, pas l’équipe

Bizarrement, les Aigles ont même régressé sur le plan offensif. Eux, qui étaient connus pour les grandes individualités et les frappes lointaines à l’image de Koïta, Diaby (tous absents), Nosse et Bissouma. Cependant, depuis 2017 les poussins de Magassouba n’ont jamais cessé de progresser individuellement. Les Adama Traoré (Nosse et Malouda), Diadié Samassékou, Amadou Haïdara, Kiki Kouyaté, Yves Bissouma, Mohamed Camara, Sékou Koïta, Moussa Djenepo, Moussa Doumbia… ont tous passé un cap dans leur carrière à travers l’Europe et d’autres grands championnats du monde.

Techniquement, le Mali est aussi sans doute la meilleure équipe du continent avec le Nigéria. Lors des deux CAN, le Mali a proposé un beau jeu, mais avec toujours d’erreurs de coaching de Mohamed Magassouba. Ils se sont fait punir soit à la 76e minute par Wilfried Zaha en 2019 face à la Côte d’Ivoire ou aux tirs au but contre la modeste équipe de la Guinée équatoriale.

Les objectifs toujours en panne !

Pourtant les objectifs assignés à Mohamed Magassouba et à Fousseïny Diawara sont très clairs : atteindre au moins le dernier carré (demi-finales) de la Coupe d’Afrique des Nations et qualifier les Aigles du Mali à la Coupe du Monde 2022 prévue au Qatar. Déjà, les hommes de Magassouba se sont fait éliminer de la Coupe du monde 2018. Après ces deux autres éliminations de la Coupe d’Afrique des Nations en huitième de finale, les regards sont désormais tournés vers le prochain match des Aigles prévu au mois de mars. Il s’agit de l’ultime phase à élimination directe pour la qualification à la Coupe du monde Qatar 2022. Les Aigles seront opposés à la Tunisie, une équipe qu’ils ont pu battre au match d’ouverture du groupe F de la CAN Cameroun 2021.

D’ici là, Mohamed Magassouba doit revoir sa copie, corriger ses lacunes à l’attaque et rendre l’équipe beaucoup plus efficace devant les buts.

Amadou Kodio

Source : Ziré