Qui ne se rappelle pas de la tentative d’assassinat dont a été victime Madou Kanté ? Les enquêtes ont été par la suite ouvertes et depuis, sont restées au point mort. C’est quoi cette foutue justice qui ne cesse de prouver aux maliens ses limites et son indépendance dans le traitement de certains dossiers.
Une toute autre affaire est déclenchée de façon barbare et vagabonde par des agents de la brigade des mœurs. Ils ont fait irruption le dimanche matin au domicile de Madou Kanté pour une interpellation qu’on pourrait qualifier d’enlèvement.
De quoi est-il question ? Depuis un moment, des activistes se sont livrés à toutes sortes d’indignités à travers les réseaux sociaux. La brigade des mœurs, fortement endormie n’aurait rien vu venir. Un groupe de jeunes, constitué Bouba Fané et autres, animent « Mali Dambè ». Mais beaucoup de ces jeunes s’en prennent de façon éhontée et indigne à des citoyens qui portent la moindre critique contre le régime. Comme si la démocratie était morte, les dénonciations et les révélations deviennent insupportables.
Après sa convalescence, ce qu’on surnomme Madou Ka Journal a bénéficié de certaines largesses de la part de proches du régime, précisément de Karim Kéita. Les vidéos qu’il diffuse sont acerbes parfois et pleines de critiques. Ensuite, en homme imparfait et inexpérimenté, il est tombé dans un piège que lui aurait tendu Kadette Sidibé, une proche de la première dame. Dans leur conversation, les échanges ont porté sur une présumée conversation entre Ras Bath et Soumaïla Cissé. En échange, Madou proposait qu’on envoie sa femme et sa mère à l’étranger. Toutes ces promesses ont été prises par ladite femme qui s’est engagée à les porter et les défendre auprès de Mme Kéita Aminata Maiga.
Le jeune Madou, révolté et indigné par la diffusion de cette communication privée sur des réseaux sociaux, décida donc d’en finir avec ceux qu’ils considèrent comme responsables de sa déchéance. Avec ses collaborateurs d’Ouverture Media, les relations se sont brouillées. Finalement, il présente ses excuses, admet avoir commis une grosse erreur et décide de reprendre le combat.
C’est ainsi qu’il prend un autre statut Staline Kanté, ce nom de l’ancien dirigeant de l’ex URSS que l’histoire retient. Staline Kanté s’est promis de démanteler le réseau : « Je détruirais votre Mali Dambè. Vous êtes une bande de malhonnêtes, d’homosexuels, d’opportunistes. Je vous réduirais au néant. Suis-je la personne qu’on atteint impunément ? » L’homme, visiblement blessé par ces étapes décide d’aller à l’offensive d’où cette peur bleue de la dame qu’il a citée comme étant complice de cette bande. Il promet déjà, avec ses amis d’Ouverture Media, de porter plainte ce mardi contre la même dame qui semble la principale plaignante d’une procédure mal engagée.
Dans l’exercice de leurs fonctions, certains agents n’ont aucune discipline. Ils violent le domicile des citoyens et se comportent sauvagement contre les journalistes dans l’exercice de leurs fonctions. Mais la hiérarchie que nous avons contactée s’est indignée et a condamné de tels comportements de ces agents qui ne respectent nullement les mœurs.
Madou et la plaignante ont rendez-vous ce mardi matin pour mieux comprendre ce qu’il est réellement. Ouverture Media aussi compte introduire plusieurs plaintes contre des individus ciblés pour des actes connus de tous. Mais la sensation, c’est de savoir que derrière certains jeunes, sont cachés des personnalités de la République qui risquent d’être à jamais éclaboussées par ces attaques de chroniqueurs explosifs.
Abidine Alhady
Figaro mali