De son vrai nom Marie Madeleine Astou, Mado aurait bien pu être avocate, mais elle préféra plutôt les planches. Et pourtant il existe des points de concordance entre ces deux vocations. La comédienne entre dans une vie qui n’est pas la sienne pour se l’attribuer, l’avocat entre également dans une vie qui n’est pas la sienne, mais pour la défendre. Dans les deux cas, ils sont passagers dans la vie des autres.

Mado est une jeune artiste très branchée au teint noir d’ébène, signe évident d’une fière “africanité”, qu’elle assume dans un français parfaitement châtié. Ce n’est pas si courant que çà, mais bon. Elle ne porte pas de foulard ou, peut-être, si (en de rares occasions) et préfère laisser ses tresses au vent, genre locks assez courts qui n’atteignent pas la nuque. A chaque oreille une boucle dorée, scintillante. Sa tenue vestimentaire laisse aussitôt deviner son métier de comédienne qu’elle a choisie plutôt par passion que par nécessité, convaincue que vivre de la comédie, du cinéma, du théâtre, dans ce pays de l’oralité relève surtout d’une véritable gageure, un défi permanent.

Comment est donc venue cette passion chez la sublime Mado pour les arts vivants ? Son parcours initiatique ne présente aucune fausse note et, à ses dires, sa mère est restée assez compréhensive sans être cependant permissive : «Elle n’a rien fait pour freiner mon envie de poursuivre cette belle aventure artistique, elle m’encourage plutôt à persévérer dans cette voie. “Du coup, sautant d’un rôle à l’autre, elle continue d’incarner des rôles de personnes accablées par la vie ».

B.Camara, Journaliste