«J’ai quitté Mahina pour venir à Bamako parce que mon fils avait été enlevé et déclaré disparu. Il était béret rouge. Il a été arrêté dans une Sotrama quand il rentrait à la maison. C’était le lendemain du 30 avril 2012. Depuis, on n’a plus de nouvelles de lui. Et pourtant, c’est bien vif qu’il a été conduit au Camp de Kati par des hommes armés.
Ils l’ont fait descendre d’une Sotrama en plein jour. Ensuite, il a été présenté à la télé comme mercenaire, on lui tirait par les oreilles en lui demandant de regarder la caméra. Je connais le militaire qui a présenté mon fils comme étant un mercenaire. Lorsque je suis arrivée à Bamako, je suis allée voir Amnesty international, la Croix Rouge, Fatoumata Siré Diakité, Oumou Touré de la Cafo ; de même, je me suis rendue chez les procureurs, les juges, aux camps I et II pour chercher mon enfant. Je me suis rendue à Kati, partout, mais je n’ai eu aucune nouvelle de mon enfant.
C’est après que la gendarmerie a pris nos auditions avant de les transmettre au juge Karembé. Pour nous, Karembé ne fait que son travail sur la base des documents que nous avons remis à la gendarmerie. Est-ce que chercher à savoir comment son fils est mort, surtout de cette façon, est un crime ? Nous sommes oui ou non dans un Etat démocratique ? Nous sommes dans des familles de militaires, nous avons l’habitude de pleurer le décès de nos enfants et maris sur les champs de bataille. Mais, nos enfants ne peuvent pas disparaître comme ça entre Kati et le camp para ! Il faut que justice soit faite ! Nous ne demandons que cela.».
source : reporter