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Madagascar: dans les coulisses de la campagne présidentielle

Robinson Jean Louis Hery Rajaonarimampianina candidats présidentielle Madagascar.

Le 20 décembre, les Malgaches sont appelés à se rendre aux urnes pour élire le premier président de la 4e République de Madagascar. Les deux poids lourds de la scène politique, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana n’ont pas pu se présenter, mais ils s’affronteront à travers leurs représentants : Jean-Louis Robinson, soutenu par l’ancien président en exil est arrivé en tête du premier tour avec 21 % des voix. Hery Rajaonarimampianina, 15 %, est le candidat d’Andry Rajoelina homme fort du régime de Transition.

« Cette histoire d’alcool, c’est un coup monté ». Jean-Louis Robinson n’attend pas qu’on lui pose la question pour aborder l’affaire qui fait scandale dans la presse depuis plusieurs jours. Le candidat, 61 ans, médecin et ancien ministre de la Santé (2004-2008) de Marc Ravalomanana, aurait apparu éméché lors d’une conférence dans une université privée. « Je n’étais pas saoul, c’est faux, c’est de la diffamation. Je ne bois plus d’alcool fort depuis deux ans. J’ai arrêté, par la force de la volonté. » Alcoolique, non. Amateur des bonnes choses, oui. « Je ne crache pas sur un bon Bordeaux », concède-t-il en souriant.

Le 4×4 noir du candidat se faufile dans les embouteillages derrière une voiture qui lui ouvre le passage. Entre deux coups de téléphone, il sifflote et bat la mesure sur les chansons de Claude François – le coffret collector est dans la boite à gants, avec un CD de Johnny Halliday. « Je suis un fan de Johnny, confie-t-il. J’ai appelé ma fille Laura, comme lui. » Le 4×4 s’arrête devant l’hélicoptère où un pilote sud-africain attend le candidat et son épouse.

Ballet d’hélicoptères

Les uns après les autres, les quatre hélicoptères s’élèvent et quittent l’étroit tarmac coincé entre un marais et un complexe commercial du centre-ville. « C’est un peu particulier aujourd’hui ce ballet d’hélicoptères, car le président est parti en même temps que nous », explique Hery Rajaonarimampianina en attachant sa ceinture de sécurité.

L’actuel président de Transition Andry Rajoelina, son principal soutien, est parti dans le sud du pays pour soutenir ses candidats aux législatives. Hery Rajaonarimampianina, 55 ans, expert comptable, se montre respectueux envers celui qui l’a introduit en politique en le nommant ministre des Finances il y a quatre ans.

« Il n’y a jamais eu de problèmes entre lui et moi », affirme-t-il, circonspect, alors que leur brouille sur le rôle de chacun dans la campagne est un secret de polichinelle. « Hery Rajaonarimampianina n’aime pas l’affrontement, raconte un membre de son équipe de campagne. On l’a vu lors des débats télévisés, il n’aime pas attaquer. »

Après quelques minutes de vol, l’hélicoptère descend vers la petite ville d’Arivonimamo, un fief de son adversaire. Le score du candidat Hery vaovao (« Force nouvelle ») dans ce district au premier tour ? « Mauvais, répond laconiquement un de ses conseillers Eric Rabeharisoa. Mais on va réduire l’écart. » Hery Rajaonarimampianina sort une casquette blanche imprimée à son effigie et la met sur sa tête. C’est le premier meeting d’une nouvelle longue journée de campagne.

Église protestante réformée

Jean-Louis Robinson, panama beige, chemisette et pantalon marron, descend de l’hélicoptère et se fraie un chemin parmi la foule sur la pelouse du terrain de foot du village de Talata Volonondry. Comme à chaque meeting, un pasteur prend d’abord la parole. Marc Ravalomanana fait partie des instances dirigeantes de la FJKM, l’Église protestante réformée. Le candidat est lui catholique, et son appartenance à la franc-maçonnerie est connue. « On peut prendre congé des grandes loges, ce que j’ai fait depuis que je me suis présenté », s’est-il défendu lors d’un débat télévisé. De nationalité franco-malgache, le docteur affirme que son appartenance au parti socialiste français est aussi « en veilleuse ».

Hery Rajaonarimampianina est protestant, et membre de la FJKM. Quand on lui demande comment il parvient à tenir le rythme effréné de la campagne électorale, il répond qu’il prie. « C’est un vrai ! assure son conseiller spécial Rivo Rakotovao. Il est même propriétaire de maisons à Ankaramalaza où il va faire des retraites spirituelles. » Ce lieu de pèlerinage constituera une étape quelques jours plus tard dans sa tournée dans le grand Sud.

Echapper à l’emprise du mentor

Une tournée marquée par la présence d’Andry Rajoelina. En cas de victoire, que fera l’actuel président de Transition ? « Rien, répond Hery Rajaonarimampianina sans hésiter. Il s’occupera de son parti. » Et le poste de Premier ministre ? « Connaissant son tempérament, je ne pense pas qu’il voudra être Premier ministre. » Selon lui, Andry Rajoelina veut faire gagner ses candidats à la présidentielle et aux législatives pour maîtriser l’exécutif. « Mais il n’y a pas de banc présidentiel, c’est un fauteuil ! », dit-il en souriant.

Jean-Louis Robinsoncompte lui aussi échapper à l’emprise de son mentor s’il est élu. « C’est vrai que Marc Ravalomanana m’a apporté des voix, mais moins que prévu », dit-il. Jean-Louis Robinson s’est engagé à le faire rentrer de son exil sud-africain et affirme devant ses partisans qu’il nommera son épouse Lalao Ravalomanana au poste de Premier ministre. Mais ça n’est qu’un demi-engagement : « Selon la Constitution, c’est au groupe majoritaire à l’Assemblée nationale de désigner un Premier ministre. Donc cela dépendra du résultat des législatives. »

 

Source : RFI

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