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Maboneng, l’Afrique du Sud idéalisée d’un îlot bobo

En bordure du centre délabré de Johannesburg, une petite communauté branchée a su trouver sa place dans le nouveau quartier de Maboneng, un endroit propre et sûr surgi au milieu de nulle part, où Noirs et Blancs se croisent comme dans un rêve d’Afrique du Sud post-apartheid.

Maboneng Afrique Sud

« C’est la Nouvelle Afrique du Sud, à Maboneng. Je pense que Nelson Mandela aimerait beaucoup cet endroit », s’enthousiasme Alice Cabaret, la responsable des opérations du quartier. « C’est beaucoup plus que des bâtiments rénovés, c’est une autre façon d’appréhender la ville! »

L’aventure a commencé en 2009 avec la reconversion d’une entreprise de construction en un espace dédié aux arts, dont la cour a été plantée d’oliviers: baptisé Arts on Main –car il donne sur Main Street–, il rassemble des galeries, des ateliers et un restaurant.

Le succès a été immédiat, les visiteurs appréciant visiblement le petit frisson que donne le parcours pour s’y rendre au beau milieu d’une ancienne zone d’activités en décrépitude, au pied d’une autoroute suspendue.

L’enclave artistique s’étend depuis, bâtiment après bâtiment. L’endroit s’est trouvé un nom –Maboneng: « lieu de lumière » en sotho– et il a commencé à accueillir des habitants, venus occuper d’anciens immeubles industriels transformés en studios aux murs bruts ou lofts avec vue. Surtout des jeunes actifs, artistes, journalistes, intellectuels… Noirs et Blancs.

On y trouve maintenant le seul cinéma indépendant de Johannesburg, une douzaine de restaurants, un bar-jardin, un café aux expressos hors de prix, des boutiques branchées, un spa, des espaces de bureaux…

Dans un ancien conteneur, le « concierge » du quartier informe les visiteurs. Il les emmène régulièrement en balade aux alentours, à pied ou à vélo, notamment à la découverte des oeuvres d’art qui décorent les murs des environs. Le petit village de 600 habitants a même son hôtel, forcément design, qui vient de passer de trois à quatre étoiles.

« Depuis le début, nous avons toujours créé des événements culturels pour vendre le quartier. Nous avons eu des spectacles musicaux, des expositions, etc. », raconte Jonathan Liebmann, le jeune entrepreneur de 30 ans qui a fondé Maboneng.

« Et puis nous avons lancé le marché (…) en 2011, et il est devenu un rituel du dimanche ». Ce marché attire plus de 2.000 personnes chaque semaine, venus acheter des produits artisanaux et consommer sur place de bons petits plats.

Ces visiteurs du dimanche s’enhardissent de plus en plus dans Maboneng, l’un des rares endroits de Johannesburg où l’on peut marcher. Et de plus en plus loin, car le quartier grandit: sont annoncés dans les prochains mois, après le premier musée du design d’Afrique, d’autres lofts, une auberge de jeunesse, une halle…

« Beaucoup de gens à Johannesburg ne savent pas ce que c’est qu’un mode de vie dans la rue », la plupart des habitants de la classe moyenne faisant la navette en voiture entre domicile, bureau et centres commerciaux, s’amuse Alice Cabaret, une Parisienne.

Propertuity, la société de Jonathan Liebmann, a racheté 38 bâtiments dans le coin, dont 8 ont été réhabilités jusqu’à présent. Il a déjà investi 500 millions de rands (37 millions d’euros) dans l’aventure, et compte en dépenser autant dans les trois ans.

Le programme « Maboneng 2.0″ prévoit le développement du quartier jusqu’à la fin de la décennie, tandis que les propriétaires d’immeubles voisins commencent à ravaler leurs façades.

Hloni Motsohi, un trentenaire travaillant dans les nouvelles technologies, aime pouvoir descendre au cinéma ou prendre un pot à pied de chez lui.

« C’est un peu comme une île », dit-il. « Jusqu’à présent, c’est comme un petit paradis au milieu d’une ville qui a encore besoin de beaucoup de travail! »

Car Maboneng reste un microcosme dans Johannesburg, et n’occupe que quelques pâtés de maisons. Comme une bonne partie du centre historique de la métropole sud-africaine, les environs immédiats des immeubles squattés restent très pauvres, et souvent dangereux.

Et il est assez singulier de regarder passer tranquillement, depuis les terrasses des cafés, les recycleurs de plastique ou de verre qui traversent le quartier en traînant leurs lourds chariots après avoir fait les poubelles.

« C’est un peu préoccupant. C’est quelque chose sur lequel Maboneng doit encore travailler », estime Hloni Motsohi, reconnaissant toutefois que Propertuity fait de réels efforts pour offrir des opportunités à tous ceux qui étaient là avant le débarquement bobo.

S’il a choisi Maboneng pour son mode de vie décontracté, lui-même pense qu’il déménagera dans des banlieues résidentielles plus classiques quand il fondera une famille.

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