La Gambie a annoncé jeudi avoir rompu ses relations diplomatiques avec Taïwan, une décision marquant une nouvelle victoire de Pékin sur les derniers partisans de Taipei en Afrique.
« Après un examen rétrospectif de nos relations diplomatiques avec Taïwan ces 18 dernières années, le gouvernement gambien conclut qu’il doit (les) reconsidérer et se désengager des relations diplomatiques avec Taïwan à compter d’aujourd’hui, 14 novembre 2013″, a déclaré la présidence gambienne dans un communiqué.
« Cette décision a été prise dans notre intérêt national stratégique », a-t-elle ajouté sans autres précisions.
A Taipei, le vice-ministre des Affaires étrangères, Simon Ko, a déclaré avoir appris la nouvelle avec « choc et regret ».
La Gambie était un des derniers pays africains à entretenir des relations diplomatiques avec Taiwan à l’heure où Pékin investit massivement sur le continent.
L’ile n’est plus reconnue que par 22 pays dans le monde, dont trois seulement en Afrique: le Swaziland, Sao Tomé et Principe et le Burkina Faso. Initialement, une majorité d’Etats africains avaient reconnu le gouvernement de Taipei, qui les a soutenus par ses largesses.
A Pékin, le ministère chinois des Affaires étrangères a salué une nouvelle avancée du principe de la Chine unique face à son rival taiwanais séparé du continent depuis la victoire communiste de 1949 sur les nationalistes.
« Il n’y a qu’une Chine dans le monde », a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères, Hong Lei, affirmant que ce principe bénéficiait d’un « consensus dans la communauté internationale » et que « le soutien à une réunification pacifique de la Chine était une tendance irréversible ».
Taiwan et la Gambie avaient rétabli leurs relations diplomatiques en juillet 1995, un an après le coup d’Etat ayant porté à la tête du pays Yahya Jammeh, qui dirige toujours la Gambie.
Pékin n’a pas voulu s’exprimer sur la nomination d’un ambassadeur à Banjul. Le porte-parole des Affaires étrangères a assuré que la Chine n’avait pas fait pression pour la rupture des relations diplomatiques avec Taiwan, affirmant que Pékin n’avait eu aucun contact avec le gouvernement gambien jusque là et avait appris la nouvelle « par les médias étrangers ».
Taïwan intervenait en Gambie notamment dans le domaine de la culture du riz, de l’approvisionnement en équipement médical, de la formation médicale et de la construction de routes.