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Audit à l’adresse des partis politiques : De quoi ont-ils peur ?

Après les débats sur la dissolution des partis politiques, la Section des comptes de la Cour suprême du Mali vient de lancer une vaste opération d’audit visant toutes les formations politiques ayant bénéficié d’un financement public, entre juillet 2000 et mai 2025.

Cette action inédite, de par son ampleur, suscite actuellement de vives polémiques au sein des anciens acteurs la classe politique, au point que certains d’entre eux dénoncent une manœuvre visant à en finir avec les partis politiques au Mali. Comme dit l’adage : « Qui se sent morveux se mouche. » Ces réactions outrancières témoignent, une fois de plus, que ceux qui crient au complot ont bien quelque chose à cacher. Sinon, s’ils avaient bien géré les fonds publics dans le respect des règles, il ne devrait y avoir aucune raison de craindre un audit.

Dans un communiqué lu sur les antennes de l’ORTM, le mardi 17 juin 2025, la Section des comptes de la Cour suprême du Mali a annoncé le lancement d’un audit d’envergure sur les partis politiques ayant bénéficié d’un financement public, couvrant la période allant de juillet 2000 à mai 2025.

Loin d’être « une chasse aux sorcières » ou encore moins un mécanisme d’exclusion des politiques, cet exercice, découlant de la loi n°05-047 du 18 août 2005 relative au financement des partis politiques, est tout à fait légal et entre dans le cadre de l’objectif de transparence dans la gestion des fonds publics. L’exercice oblige toute formation politique à justifier l’utilisation des fonds publics mis à sa disposition par l’État à un moment donné. Dans cette logique, à l’instar de tout organisme ayant reçu des ressources publiques, les partis politiques doivent, chaque année, produire et présenter un rapport financier complet à la Section des comptes.

De ce fait, la polémique autour du délai fixé au 30 juin 2025 pour déposer les documents ne saurait non plus être un motif valable de contestation. En effet, toute structure responsable devrait pouvoir produire en temps utile ses états financiers et les pièces justificatives, car la gestion comptable d’un parti politique n’est pas censée être improvisée.

Pourquoi donc cette levée de boucliers ?

Depuis l’annonce de l’ouverture de l’audit, certains anciens responsables de partis aujourd’hui dissous ont perdu le sommeil, qualifiant cette mesure de « persécution » et ramenant le débat sur un autre terrain, en vue de détourner l’attention de l’objectif.

Il est important de rappeler à ceux qui s’y opposent que l’argent public mis à la disposition des partis politiques l’a été pour des missions spécifiques, à savoir : l’animation de la vie politique, la formation des cadres, la promotion de la démocratie. Donc, si ces objectifs n’ont pas été atteints ou si les ressources ont été détournées à d’autres fins, il est naturel que la justice en exige des comptes.

Engagées dans un vaste processus de refondation de l’État, les plus hautes autorités de la transition, depuis la rectification de la transition, ont mis au cœur de leurs priorités la moralisation de la vie publique, conformément à la volonté exprimée par une large frange de l’opinion publique lors des différentes assises nationales.

Au lieu de faire polémique, cette démarche devrait plutôt être accueillie comme une opportunité de transparence dans la gouvernance, un principe indispensable pour la restauration de la confiance entre les citoyens et les institutions.

De plus en plus, le peuple malien est exigeant sur la gestion des deniers publics ; du coup, l’État ne peut pas continuer à subventionner des entités incapables de rendre compte de leur gestion. C’est pourquoi, depuis leur installation au pouvoir, les plus hautes autorités de la transition, avec à leur tête le général d’armée Assimi GOÏTA, ont engagé des réformes profondes dans tous les secteurs de l’administration publique, afin de rompre avec les pratiques opaques du passé.

Cet audit entre dans le cadre de cette suite logique, commencée par la suspension du financement des partis, la révision de la charte des partis politiques, et la consultation nationale sur la refondation.

Issa Djiguiba

Source : Le PAYS
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