Depuis longtemps, des prémices ont présagé de la bourrasque qui secoue le mouvement contestateur du régime d’IBK. Aujourd’hui, les fissures commencent à avoir raison du M-5.
« Le M5 est mort de sa belle mort. Il appartient au peuple malien et non aux anciens porte-paroles d’IBK. Je connais les politiciens, ils sont toujours dans les intrigues, mais avec moi ça ne marche pas. Et je sais que le peuple ne veut pas de ces politiciens-là aujourd’hui. Ils doivent vraiment aller à la retraite politique et nous allons nous battre pour qu’ils y aillent », avait lâché Issa Kaou Djim, Coordinateur général de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko, le 10 septembre, en marge des concertations nationales sur la transition. Si cette déclaration a surpris membres et sympathisants du M5, elle n’a guère étonné bon nombre d’observateurs, qui ne prêtaient pas longue vie à ce mouvement hétéroclite de religieux, politiques et faîtières de la société civile.
Désaccords
Tout d’abord, la demande de démission de l’ex Président posait problème. L’Imam Mahmoud Dicko, « autorité morale du mouvement », n’était pas pour cette option, alors que le M5 insistait dessus. Après moult échanges, un mémorandum prônait de maintenir IBK et de le dépouiller de plusieurs de ses attributions au profit d’un Premier ministre de pleins pouvoirs issu du M5. Tous les membres du Comité stratégique n’étaient pas d’accord. Cheick Oumar Cissoko, Coordinateur de Espoir Mali Kura n’a pas signé le document, car son regroupement était contre le maintien d’IBK.
En juillet dernier, c’est au centre des polémiques que se retrouve Clément Dembélé, l’un des charismatiques membres du mouvement, en raison de ses luttes anticorruption et de son arrestation sous le régime déchu. Au lendemain de la manifestation du 10 juillet, il déclare avoir été arrêté au même titre que plusieurs autres leaders du M5. Mais Issa Kaou Djim dément cette information en déclarant qu’ils ont seulement été trois à avoir été arrêtés. Clément Dembélé s’en offusque et réplique : « ces propos sont indignes. Comme si à part le camp I (où étaient détenus Issa Kaou Djim et deux autres personnes), on ne peut pas être arrêté ». Et pour ne rien arranger, le même, dans une récente sortie médiatique, insinue que des anciens ministres d’IBK membres du M5 sont corrompus. Cela survient après un présumé appel à Mamadou Sinsy Coulibaly qui avait fait polémique début juillet. On y entend une voix, présentée comme celle de Clément Dembélé, rendre compte d’une réunion du Comité stratégique du M5 et prendre position pour le poste de Premier ministre de pleins pouvoirs.
Le M5 a tenu un point de presse le 15 septembre pour réaffirmer son unité « plus que jamais ». Mais plusieurs de ses leaders en étaient absents.
Journal du Mali