Le Secrétariat Permanent de Lutte contre les Armes Légères et de Petit Calibre (SP-CNLP) s’est doté de sa stratégie nationale de communication, de sensibilisation et de plaidoyer, après trois jours d’atelier ayant regroupé les membres du Secrétariat Permanant, la Cellule du Communication du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civiles, l’Union Européenne, la Cellule nationale de la CEDEAO, le RASALAO, la CONASCIPAL, le PNUD, le GIZ, le CNJ, des journalistes et des communicateur, le Secrétariat Permanent de Lutte contre les Armes Légères et de Petit Calibre (SP-CNLP)
La prolifération des armes légères et de petit calibre constitue l’un des principaux défis de sécurité auxquels sont actuellement confrontés la région de la CEDEAO et les blocs régionaux voisins. Le trafic et la grande disponibilité de ces armes alimentent les conflits communautaires, créent une instabilité politique et constituent une menace, non seulement pour la sécurité nationale, mais aussi pour le développement durable. Sa prolifération généralisée contribue à des niveaux alarmants de criminalité armée.
Au Mali, la crise sécuritaire affecte considérablement les communautés. La présence des armes a réveillé les vieux démons dans plusieurs parties du pays où, presque chaque jour, ces armes sont utilisées par des groupes non identifiés et d’autres forces obscurantistes pour commettre des exactions sur les populations civiles.
La violence nuit au respect du droit international humanitaire, menace les gouvernements légitimes, favorise le terrorisme et entretient la criminalité organisée et transfrontalière. Parallèlement à ces conflits armés internes, la conjoncture politico-sécuritaire est propice à une recrudescence du grand banditisme et de la grande criminalité transfrontalière aggravant ainsi l’intensité d’acquisition d’armes par les populations à travers tout le pays.
Face à ce constat, il devient impérieux de mener, dans l’espace CEDEAO, des actions et démarches pouvant contribuer à prévenir les conflits et à consolider la paix et la sécurité, sans lesquelles aucune action de développement durable n’est sérieusement envisageable. C’est ainsi qu’il a été mis en place les projets OCWAR-T et GFFO financés respectivement par l’UE sur le 11ème FED et le gouvernement Allemand. Ces projets visent à sensibiliser et à engager les communautés et les autorités locales et administratives sur les dangers liés à la détention illégale et la circulation illicite des armes légères et de petit calibre aux frontières des Etats cibles.
Conforment à l’esprit de ces projets, le Secrétariat Permanent de Lutte contre les Armes Légères et de Petit Calibre (SP-CNLP) a élaboré une stratégie nationale de communication/ sensibilisation/plaidoyer en vue de prendre en considération les nouveaux défis posés par le trafic d’armes et de dégager clairement les axes majeurs de communication à développer ainsi que les outils de communication appropriés pour une atteinte des objectifs. Cette stratégie a fait, à cet effet, l’objet d’un atelier de validation du 24 au 26 février 2021 à Koulikoro, en présence du représentant du ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Commissaire divisionnaire Jean-Marie Drabo, de ceux de la CEDEAO et de l’UE, respectivement Pr Amidou Bolly et Moustapha Zlaf.
Selon les estimations récentes, plus de sept cent millions d’armes légères et de petit calibre circulent dans le monde dont cent millions en Afrique. « Des chiffres qui font froid au dos, qui nous interpellent et nous poussent à agir vite et bien. Ces armes qui circulent font d’énormes dégâts notamment, les pertes en vies humaines dont on estime à plus de cinq cent mille victimes par an dans le monde. En plus de ces pertes en vie humaine, la prolifération des armes alimente les conflits en les rend plus violents. Les armes déstabilisent, les armes terrorisent et favorisent l’effritent des relations interpersonnelles voire même communautaires », a déclaré Colonel Néma Sagara.
Cet outil place « les jalons d’une communication agressive, efficace et assumée pour l’atteinte des objectifs nationaux en matière de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre ». Il est aussi une alternative pour assurer la réduction de la violence armée, l’atténuation de la possession d’armes par les personnes non autorisées.
Aux dires de la première responsable du SP-CNLP, c’est « le début de la mise en œuvre effective et franche du projet OCWAR-T pour la période de 2020-2021 dont le Mali accuse un retard dans sa mise en œuvre ». Car la validation de cette stratégie de communication pourrait, sans nul doute, appuyer le Plan d’action 2019-2023 de lutte contre la prolifération des armes légères et de petit calibre en « facilitant sa mise en œuvre.
Après un bref perçu sur les origines et les missions du SP-CNLP, le représentant du ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, Jean-Marie Drabo, est resté convaincu que cet outil de travail fera l’objet d’une utilisation judicieuse pour permettre d’obtenir les cœurs et les esprits des populations en vue de les impliquer dans la lutte contre la prolifération des ALPC. « La mise en œuvre d’une stratégie de communication pertinente sur les ALPC inspirée des axes majeurs du Plan d’Action aidera à une meilleure gestion de la question des armes légères », a affirmé le Commissaire Divisionnaire Drabo.
Les différentes présentations ont été animées par le Capitaine Djibrilla Maïga, Chargé des relations avec les médias du SP-CNLP, du Coordinateur du Projet OCWAR-T/PNUD, Mahamadou Fofana, sous la modération de Mamadou Sangho, Chef de la Cellule de communication du ministère de la Sécurité et de la Protection Civile.
Après trois d’intense travail, les participants ont jeté un regard croisé à la fois sur le Plan d’Action et la Stratégie de Communication et trouvé pour chaque axe, la stratégie de communication appropriée en vue d’une meilleure visibilité des activités. Une vision claire et les efforts d’information/communication/plaidoyer à déployer sont définis, les actions spécifiques identifiées, les approches et outils de communication sont déterminés, et un document de stratégie de communication est élaboré, validé et imprimé.
Cyril Adohoun
Source : L’Observatoire