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Lutte contre l’érosion des sols : UN EXEMPLE RÉUSSI À GAVINANÉ

Dimanche 29 avril 2018, nous sommes à Gavinané (cercle de Nioro du Sahel) qui abrite un site de Gestion durable des terres (GDD). Ici la température affichait 42° C, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Mme Keïta Aïda M’Bo, à la tête d’une forte délégation, était venue voir de visu les réalisations de l’Unité de gestion de la grande muraille verte (UGMV) auprès des populations bénéficiaires.

Sur place, le ministre a visité le site où est appliquée une technologie intelligente de gestion durable des terres. Sur un espace de 13 hectares, on peut y voir des demi lunes (9 h), des cordons pierreux de 2800 m linéaires. S’y ajoutent deux seuils de 200 m, 3 cascades de 200 m, 5 digues filtrantes de 450 m. Le site est ensemencé par des espèces autochtones, notamment l’Acacia Sénégal, en bambara «n’gomi». Une précision de taille, ici tout est «bio». Ce n’est pas tout. La délégation ministérielle a aussi visité deux jardins maraichers à vocation communautaire intégrée (La FACI) dans la commune de Diaye-Coura. Dans ces jardins, on ne fait pas que du maraichages. On y pratique la pisciculture, d’où la présence des étant piscicoles. Il faut aussi retenir l’embouche bovine, l’apiculture et l’élevage des animaux sauvages. Toutes ces réalisations rentrent dans le cadre du projet «Fonds environnemental pour une union verte» (FLEUVE). Ce projet est une initiative du mécanisme mondial de la convention cadre des Nations unies dans la lutte contre la désertification. Il vise globalement l’intégration de la gestion durable des ressources naturelles, des terres et des risques éco systémiques dans les plans de développement locaux et leur mise en œuvre à travers le montage de partenariats.
Financé par l’Union européenne, le FLEUVE est mis en œuvre pour une durée de 3 ans dans cinq pays d’Afrique, notamment le Mali. Mme Keïta Aïda M’Bo était visiblement séduite par les réalisations faites sur le terrain. En effet, les jardins maraichers sont une aubaine pour les femmes de cette localité. Dans les deux jardins visités, les femmes ont surtout décrié la problématique de l’eau. Elles en ont besoin pour mieux entretenir leur jardin et pouvoir faire de bonne production. Mme Dado Sacko est la présidente des femmes. Elle a plaidé en faveur de l’agrandissement de leur jardin. «Nous demandons plus d’espaces pour qu’on puisse s’épanouir davantage. Déjà ce jardin participe beaucoup au bien être de nos familles car nous consommons ce que nous semons», explique-t-elle. En plus d’être «bien nourries», les exploitantes du jardin arrivent à faire des bénéfices et participent aux dépenses de leurs foyers respectifs. Toutes ces réalisations sont à l’actif de l’UGMV dont l’objectif est d’améliorer les moyens de subsistance des communautés locales de la zone sahélo-saharienne à travers une gestion saine de la biodiversité comprise entre les isohyètes 100 mm au Nord et 400 mm au Sud.
L’UGMV travaille aussi à mettre en valeur des ressources naturelles existantes, à lutter contre la désertification et la pauvreté des populations locales. Pour l’atteinte de ces objectifs, l’unité travaille à conserver ou à valoriser des écosystèmes particuliers dans le Sahel et le Sahara ainsi que la biodiversité qu’ils renferment. S’y ajoutent la restauration et la conservation des sols dégradés pour l’amélioration des productions agricoles, pastorales, forestières, fauniques et halieutiques. Ces réalisations sont le fruit d’une étude sur l’aménagement de bassins versants réalisés par l’unité en 2016 sur le financement national. Les résultats de cette étude, a expliqué le ministre Mme Keïta Aïda M’Bo, ont abouti à la diffusion des technologies intelligentes dans le sous bassin du Gourel Samba et l’appui aux activités génératrices de revenus dans les communes de Gavinané et Diaye-Coura. Le ministre a expliqué que les réalisations de 2017 dans le cercle ont été orientée sur la formation des volontaires et leur équipements en petits matériels de GTD, les outils d’auto-évaluation de GRN et GTD, la formation sur l’analyse des marchés et changements climatiques.
Mme Keïta Aïda M’Bo a invité les populations riveraines et les partenaires à se mobiliser pour l’adhésion de chacun à la réalisation de la Grande muraille verte. Car, dit-elle, la dégradation des terres constitue un frein au développement durable impactant l’environnement, la sécurité alimentaire, la fourniture de services par les agroécosystèmes et les conditions de vie des populations.
Mariam A. TRAORÉ

 

Source: Essor

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