Les chefs d’Etat du G5 Sahel lancent la mobilisation africaine contre le terrorisme. Une semaine après l’attaque meurtrière contre l’armée nigérienne à Inates, les présidents membres de la force conjointe décident de faire « front commun ». C’était à la faveur de la 4ème session extraordinaire de la Conférence des dirigeants du G5 Sahel tenue ce dimanche 15 décembre à Niamey. Ces dirigeants se réunissent alors que le président français envisage un sommet avec eux à Pau pour, dit-il, « clarifier leurs positions » sur l’intervention de la France dans le Sahel.
À Niamey les dirigeants du G5 Sahel ont décidé de renforcer leur coopération pour endiguer le péril djihadiste qui frappe de plus en plus leurs pays. Ils ont réaffirmé leur détermination à consentir plus d’efforts dans la mobilisation des ressources internes pour faire face au terrorisme sous toutes ses formes. Les chefs d’Etat ont aussi souligné « l’importance et la nécessité urgente d’assurer les services sociaux de base et la présence effective de l’État dans les zones fragiles ».
Ce sommet a été aussi le cadre d’expression de la volonté des présidents du G5 Sahel, d’ « améliorer la coordination entre la force conjointe, les forces de défense et de sécurité nationales et les forces internationales alliées ». Ils ont également lancé un appel aux Etats de la région pour un renforcement de la coopération entre les services de sécurité et de renseignement dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière.
La rencontre de Niamey intervient dans un contexte sécuritaire assez tendu dans le Sahel. Dans la capitale nigérienne, il s’agissait aussi de « dégager une position commune » en vue de la rencontre de Pau, en France, avec le président français. Les récentes attaques contre les forces armées maliennes, nigériennes et Burkinabé ont provoqué la colère chez certaines populations de ces pays. Elles dénoncent « les résultats mitigés » de la force Barkhane dans la lutte contre le terrorisme.
Pour certains observateurs, cette rencontre aura un impact positif sur la sécurité des frontières des pays du G5 sahel, surtout avec le déploiement annoncé de militaires Tchadiens dans le Liptako Gourma. Selon eux, même si certains chefs d’états sont frustrés par la manière dont ils ont été invités par le Président français, « la France restera toujours pour les pays du sahel un partenaire incontournable dans la lutte contre le terrorisme ».
Serge Daniel, journaliste-écrivain
Source: studiotamani