Le monde est traversé par de nombreux conflits civils, politiques et militaires. Au Moyen- Orient des pays, comme la Syrie et l’Irak, connaissent des situations difficiles liées à la présence de groupes djihadistes (Al Qaïda et Daesh) qui contestent les gouvernements locaux. En réponse aux exactions commises par ces groupes djihadistes, la coalition occidentale, menée par les Etats-Unis et la France, intervient pour restaurer l’ordre démocratique. Les principaux pays occidentaux ne sont plus sanctuarisés et ne sont plus protégés des attaques des groupes islamistes. L’Afrique, depuis la fin des années 1990 (Afrique de l’Est, Afrique de l’Ouest) paie un lourd tribut en vies humaines. Au Mali, l’intervention française en janvier 2013 a permis de contenir l’avancée des groupes djihadistes qui créent une instabilité chronique dans la zone sahélo-saharienne et surtout en Libye. Le groupe terroriste Boko Haram continue de tuer au nom d’un islamisme politique.
Le 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont été victimes d’une attaque terroriste qui a détruit les Twin Towers de New York. Depuis cette date, la lutte contre le terrorisme s’est intensifiée ; de nombreuses conférences se sont tenues dont l’efficacité reste à démontrer. Récemment, le 7 et le 9 janvier 2015, deux attentats terroristes ont eu lieu en France entraînant la perte de vies humaines. Al Qaïda Péninsule arabique, dont les principaux dirigeants sont localisés au Yémen, a revendiqué la paternité de ces attentats. La mobilisation en France contre ces actes terroristes et la compassion internationale marquée par la présence de nombreux Chefs d’Etat du monde entier apportent la preuve que la communauté internationale a décidé de lutter contre le terrorisme et de faire de la sécurité collective un élément important de son action.
Plusieurs conférences concernant la lutte contre le terrorisme sont à l’ordre du jour. Les Etats- Unis souhaitent organiser une conférence internationale sur la sécurité au mois de février. La plupart des pays de l’Union européenne réfléchissent sur les moyens de renforcer leur système de sécurité et de défense interne grâce au développement du renseignement et à l’amélioration de la coopération européenne.
La France a décidé d’augmenter les effectifs de l’armée et de consacrer des budgets supplémentaires pour mieux organiser ces systèmes de sécurité interne et externe. En Afrique, le groupe terroriste Boko Haramcontinue ses exactions. La revue Géopolitique Africaine en a fait un sujet de réflexion qui permet entre autres de montrer les difficultés auxquelles sont confrontés les pays en première ligne (Nigeria, Cameroun et Tchad) pour lutter victorieusement contre ce groupe terroriste. Dans la zone sahélo-saharienne, la plupart des pays concernés par les attaques terroristes, comme la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Cameroun, le Tchad et le Nigeria peinent à mettre en place une stratégie de défense collective et préfèrent compter sur la force française Barkane. Le Cameroun essaie tant bien que mal de lutter contre Boko Haram, mais pas toujours avec succès.
La plupart des pays africains doivent réfléchir immédiatement sur la manière de faire fonctionner réellement les différents cadres de coopération qu’ils ont institués pour lutter efficacement contre le terrorisme. Même si la coopération euro-africaine est indispensable, le bilan mitigé de cette coopération oblige les Africains à trouver des solutions qui doivent être d’abord africaines avant de rechercher la coopération internationale. Il faut que les pays africains considèrent leur sécurité comme un bien collectif et donc faire des choix en matière budgétaire. Il est nécessaire pour eux de consacrer des sommes importantes au financement de leur défense collective. La Force africaine en attente (FAA) prévue en 2015 n’est pas prête, or le terrorisme, lui, n’attend pas.
Certains pays africains vont participer aux différentes conférences internationales sur les problématiques de sécurité. Il leur faut construire une stratégie collective africaine. La revue Géopolitique Africaine, comme à son habitude, est au cœur de ses questions car elle considère également que la sécurité est un bien collectif qui nécessite un partenariat clairement identifié par les pays africains qui doivent inévitablement augmenter leurs dépenses militaires pour protéger leurs pays respectifs et le continent. Sans sécurité collective, point de développement.
Source: Géopolitique Africaine.