La ministre française des Armées, Florence Parly a annoncé ce vendredi 5 juin la mort du chef d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) Abdelmalek Droukdel et de plusieurs de ses proches collaborateurs, lors d’une opération militaire menée par les forces françaises et leurs partenaires, le 3 juin au Mali. C’était au nord de l’Adrar des Ifoghas, à 80 km à l’est de Tessalit, près de la frontière avec l’Algérie. Cependant, même si la France semble avoir joué à la prudence avant de confirmer cette information, il vaut mieux ne pas la prendre avec des pincettes. En cause, autant de djihadistes annoncés morts ont ressuscité.
En 2013, l’armée tchadienne avait annoncé la mort du chef d’Al-Morabitoune, Mokhtar Belmokhtar après la bataille du Tigharghâr, dans l’Adrar des Ifoghas au nord Mali. Deux ans plus tard, en 2015, le Pentagone avait, à son tour, annoncé sa mort « probable » suite à une série de bombardements près d’Ajdabiya, en Libye. Un an plus tard, il signe un communiqué d’Aqmi. En novembre 2016, l’armée française annonce, à son tour, l’avoir abattu. Après, il réapparaît comme un fantôme. Amadou Koufa, chef de la katiba de Macina, a été également annoncé avant qu’il ne réapparaisse dans une vidéo, quelques mois plus tard.
En effet, en novembre 2018, l’armée française a annoncé la mort probable de Koufa. Une information affirmée respectivement par les ministres des Armées françaises, Florence Parly et malien de la Défense et des Anciens combattant. « une action complexe et d’ampleur ayant permis de neutraliser un important détachement terroriste au sein duquel se trouvait probablement l’un des principaux adjoints de Iyad ag Ghaly, Amadou Koufa, chef de la katiba de Macina. Dans un premier temps, grièvement blessé avant de mourir » Amadou Koufa « ni tué, ni blessé. » Et c’est le même Abdelmalek Droukdel dans un enregistrement audio diffusé par Alakhbar indique que « le cheikh n’était pas sur le site de l’opération et il n’a été ni tué, ni blessé ».
Faut-il encore croire à la mort Abdelmalek Droukdel ?
La réponse divise les Maliens. Et cela, malgré la confirmation par le colonel Frédéric Barbry, porte-parole de l’Etat-major des Armées. Pour les partisans du non, on apprend la mort de chefs djihadistes seulement quand Paris est indexé à Bamako. En effet, à chaque fois que les Maliens tentent d’exprimer leur sentiment anti-français, l’hexagone sacrifie un pion, du moins dans un communiqué pour calmer les tensions. Hasard ou pas, ce communiqué tombe ce 5 juin lorsque Mohamoud Dicko et adeptes étaient encore dans les rues de Bamako, même s’ils n’ont pas demandé le départ de la France du Mali comme le 5 Avril 2019. Ils préfèrent ainsi attendre au moins trois mois avant de croire à la mort d’Abdelmalek Droukdel.
Amidou KEITA
Le Témoin