L’Hôtel de l’Amitié de Bamako a abrité, le lundi 27 mai dernier, le lancement officiel du projet PYRAPREG-EDCTP II (Pyronaridine- Artesunate (Pyramax@) in pregnancy). Ce projet vise à contribuer au développement de nouveaux médicaments antipaludiques à l’endroit des femmes enceintes. La cérémonie d’ouverture était présidée par le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Pr. Mahamadou Famanta.
Parmi les participants, on notait aussi la présence du coordinateur du projet, Pr. Kassoum Kayentao, du Doyen d de la faculté de Pharmacie Pr. Boubacar Traoré, du représentant du ministre de la santé et plusieurs invités de marque.
Le projet « PYRAPREG » regroupe cinq pays africains dont le Burkina Faso, le Mali, la Gambie, la République démocratique du Congo et le Mozambique ainsi que trois pays européens (l’Espagne, les Pays-Bas et la Grande Bretagne). Il vise à mettre en place une nouvelle combinaison thérapeutique pour le traitement du paludisme chez les femmes enceintes.
Dans son intervention, le représentant du ministre de la Santé a expliqué que le paludisme pendant la grossesse est une cause majeure d’anémie maternelle et d’insuffisance pondérale à la naissance, entraînant une mortalité / morbidité maternelle et infantile importante, et un développement infantile insuffisant. Bien que les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA) soient actuellement recommandées pour le traitement du paludisme aux 2ème et 3ème trimestres de la grossesse par l’Organisation Mondiale de la Santé, les options disponibles sont limitées et certaines CTAs sont moins tolérées que d’autres. Et d’ajouter que face à une telle situation, il est nécessaire de trouver d’autres options pour le traitement du paludisme pendant la grossesse.
Pour le Coordinateur, Pr. Kassou Kayentao, ce projet a pour vocation de venir en soutien à la femme enceinte lorsqu’elle contracte le paludisme. Il s’inscrit dans une myriade de projets de lutte contre le paludisme, tous complémentaires les uns des autres et non concurrents les uns par rapport aux autres. Le Mali est bien souvent partie-prenante dans ces initiatives. Cette implication de la recherche en santé de notre pays y trouve toute sa légitimité et porte haut les couleurs de notre Nation, a-t-il précisé. Et d’ajouter qu’il a pour objectif principal de déterminer l’efficacité et l’innocuité de la Pyronaridine Artesunate chez les femmes enceintes en Afrique atteintes de paludisme. Il vise à fournir ainsi les informations nécessaires pour inclure ce traitement dans les recommandations pour la gestion du paludisme pendant la grossesse, contribuant ainsi à réduire le fardeau inacceptable du paludisme chez les femmes enceintes.
Pour sa part le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr. Famanta dira que la lutte contre le paludisme est un combat de longue halène. « Nous nous réjouissons de la place du Mali dans le leadership de plusieurs projets dans ce domaine tenu par nos chercheurs. C’est pourquoi, l’université des sciences techniques et technologies de Bamako sera disponible comme cela l’a toujours été, aux côtés de nos chercheurs pour le bon déploiement de leurs projets respectifs. Ceci est l’une des raisons d’être de notre institution, c’est-à-dire accompagner nos chercheurs dans ce combat sans répit qu’ils mènent depuis des décennies contre ce fléau qu’est le paludisme qui reste toujours un problème de santé publique », a-t-il précisé.
Et d’ajouter que « Nous avons conscience également de l’importance d’une gestion saine des moyens octroyés pour l’exécution de ses recherches. Chers partenaires, soyez-en rassurés, notre engagement ne fléchira pas pour la bonne gestion de ces moyens. Nous le ferons non seulement pour le Mali, mais au-delà pour l’Afrique toute entière que nous voudrions voir débarrasser du paludisme dans les années à venir. Nous nous en réjouissons de l’appui financier et technique des partenaires dans ce combat, qui contribue significativement à la promotion de la recherche dans notre pays et nous sommes confiants que PYRAPREG contribuera considérablement à la réduction du taux de mortalité lié au paludisme chez les femmes enceintes », dit-il en conclusion.
Rappelons que les activités de ce projet ont été financées par EDCTP à hauteur de sept millions d’euro, dans le but d’éliminer le paludisme d’ici 2030.
Yaya KANITAO