Face à la stagnation des progrès réalisés contre le paludisme, une nouvelle approche vient d’être mise en place pour relancer la lutte antipaludique. Il s’agit de l’approche «à une charge élevée, un fort impact» dénommée stratégie High Burden High (HBHI). Elle a été lancée, hier dans notre pays, par la ministre de la Santé et du Développement social, Dr Fanta Siby. C’était en présence du représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Jean Pierre Baptiste et du directeur général du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), Dr Idrissa Cissé.
L’approche HBHI est une réponse ciblée face au paludisme. Elle a été lancée en novembre 2018 par l’OMS et le partenariat Roll Back Malaria (RBM) comme nouvel effort géré par les pays pour l’atteinte des différents jalons de la stratégie technique mondiale (GTS).
Elle vise à réaffirmer l’engagement et à recentrer les activités dans les pays où la charge du paludisme est la plus élevée afin d’accélérer la progression vers les objectifs de la GTS en s’appuyant sur 4 piliers : la volonté et l’engagement politique à réduire le nombre de décès dus au paludisme ; l’utilisation de l’information stratégique pour agir ; l’amélioration et l’accompagnement des politiques et des stratégies ; et les réponses nationales au paludisme coordonnées.
Selon le directeur général du PNLP, depuis 2000 d’énormesprogrès ont été réalisés dans la lutte contre le paludisme y compris dans la plupart des pays à charge élevée.
Cependant les rapports sur le paludisme de 2017 à 2018 ont montré une stagnation des progrès réalisés dans le monde vers les GTS de lutte contre le paludisme. Dr Idrissa Cissé a fait savoir que l’impact du paludisme dans le monde a augmenté. Le nombre de cas a passé de 217 à 219 millions entre 2016 et 2017. L’impact dans les 10 pays africains où la charge du paludisme est la plus élevée avec 3,5 millions de cas supplémentaires. «Le défi aujourd’hui est qu’il faut une réduction de 90 % d’ici 2030. Pour cela, il faut plus d’efforts, d’où cette initiative» a-t-il déclaré.
Pour sa part, le représentant de l’OMS dira que l’approche a pour but de relancer les progrès. L’accélération des progrès, selon Dr Jean Pierre Baptiste, peut également découler de l’intensification du leadership politique du renforcement de la surveillance du paludisme, de la garantie d’un accès équitable aux services de la santé et de l’augmentation des investissements dans la recherche de l’innovation.
Pour lui, la stratégie contribuera dans la mise en œuvre des quatre piliers, à renforcer la lutte contre le paludisme de façon efficace et efficiente, ce qui serait un gage pour l’élimination du paludisme au Mali d’ici 2030, objectif phare du développement durable. Pour lui, cette stratégie est en phase avec les trois dimensions de la couverture sanitaire universelle à savoir, la population, les services et les coûts directs.Au Mali, le paludisme constitue un problème majeur de santé publique tant du point de vue de son impact sanitaire que de ses conséquences négatives sur la croissance et le développement du pays.
La ministre en charge de la Santé a vivement salué cette initiative qui va permettre de propulser les activités de lutte contre le paludisme. Dr Fanta Siby a rappelé que le Mali à l’instar des pays en Afrique subsahariens ne contribue pour 3% au fardeau mondial du paludisme. Face à cette situation, il devient impérieux d’obtenir une réduction importante du nombre de cas de paludisme dans les pays les plus affectés par la mise en place de nouvelles initiatives. L’approche HBHI, a relevé la ministre, s’inscrit dans ce sens et repose sur comment atteindre les jalons de la stratégie technique mondiale d’ici 2030.
Fatoumata NAPHO