Près d’un million de doses du tout premier vaccin contre le paludisme sont arrivées au Mali le 11 mars 2025. Cet événement marque une étape décisive dans la lutte contre cette maladie mortelle. Facilité par le Fonds des Nations unies pour l’Enfance (UNICEF) avec le soutien financier de Gavi, cet envoi vise à protéger les enfants et à réduire l’impact du paludisme qui demeure l’une des principales causes de décès chez les nourrissons et les jeunes enfants du pays, voire du continent.
En effet, le paludisme constitue toujours une menace majeure pour la santé publique au Mali, qui figure parmi les 11 pays les plus touchés par la maladie. Selon l’Enquête sur les indicateurs du paludisme de 2021, la prévalence nationale était de 19 %, avec des taux alarmants dans les régions de Mopti (27 %), Sikasso (26 %), Ségou (26 %), Koulikoro (23 %) et Kayes (12 %). En 2024 seulement, le paludisme a représenté 38 % des cas de morbidité, avec plus de 3,4 millions de cas confirmés, dont 1,1 million de cas graves et près de 1 500 décès, touchant aussi bien les enfants que les adultes.
«Ce vaccin arrive à un point nommé et démontre une fois de plus les efforts des autorités du Mali dans la lutte contre le paludisme, qui est une des premières causes de mortalité et de morbidité des enfants dans notre pays», a affirmé le ministre de la Santé et du Développement social, Médecin-colonel Assa Badiallo Touré, qui n’a pas manqué de remercier les partenaires de son pays, notamment Gavi, l’Unicef et l’Oms.
«L’arrivée de ce vaccin est un moment historique pour les enfants et le peuple malien», a déclaré le Dr. Pierre Ngom, Représentant de l’Unicef au Mali. «Nous attendions ce jour avec impatience. Le vaccin contre le paludisme est l’aboutissement de 35 ans de recherche et de développement. Il offre enfin la possibilité de protéger nos enfants contre cette maladie potentiellement mortelle», s’est-il réjoui. «Les vaccins sont un outil essentiel dans notre lutte collective pour sauver des vies d’enfants», a pour sa part déclaré Dr Kaboré Patrick, Représentant de l’Oms au Mali. «Toutefois, nous devons continuer à utiliser toutes les méthodes de prévention et de traitement disponibles pour lutter efficacement contre le paludisme», a-t-il conseillé.
L’introduction du vaccin contre le paludisme débutera en avril 2025, avec un déploiement initial dans 19 districts prioritaires répartis sur cinq régions (Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et Mopti). Destiné aux enfants âgés de 5 à 36 mois, le vaccin sera administré en cinq doses. Alors que le Mali se prépare à cette initiative révolutionnaire, l’UNICEF et l’OMS réaffirment leur engagement à soutenir le pays dans l’introduction réussie du vaccin contre le paludisme, en veillant à ce que chaque enfant, même dans les zones les plus reculées, puisse en bénéficier.
K.T
Source: Le Matin