Dans la lutte contre la propagation du Covid-19 au Mali, le gouvernement a pris plusieurs mesures dont l’effectivité implique largement les Forces de défense et de sécurité (FDS). Mais, pour mener à bien ces missions, ont-elles les moyens et les effectifs nécessaires ?
Déjà quelques semaines que la plupart des mesures sont entrées en vigueur et un constat se dégage : dans le domaine des transports, difficile de faire appliquer certaines décisions.
Contrairement à la limitation à la moitié du nombre de passagers prévus sur la carte grise du véhicule et la prise en compte de la distance d’un mètre entre ces personnes, les Sotramas continuent de faire le plein et les motocyclistes à rouler à deux, en violation de la disposition qui limite leur nombre à un seul.
Moyens adéquats ?
S’il y a une mesure où les forces de défense et de sécurité se déploient à fond, c’est le couvre-feu. Les patrouilles de jour continuent toujours, mais la nuit il est la priorité. « Nous avons mobilisé l’effectif que nous avons. Nous ne pouvons pas faire mieux, parce qu’il n’y a pas eu de recrutement spécial pour le couvre-feu. Nous faisons donc avec les moyens du bord », explique le Directeur régional de la Police du district de Bamako, le contrôleur général Siaka Bouran Sidibé.
« Le carburant est renforcé quotidiennement et pour les mesures d’accompagnement, le Président vient juste d’annoncer des primes. Mais on ne peut pas encore en parler pour l’heure ».
Pour le responsable régional de la police, ses éléments n’auraient pas besoin de moyens extraordinaires pour faire appliquer les mesures si chaque citoyen faisait preuve de civisme.
Protection requise
Mais, pour être sur le terrain et faire appliquer les mesures du gouvernement, les forces de défense et de sécurité doivent d’abord elles-mêmes être suffisamment protégées. Dans un courrier en date du 2 avril au ministre de la Sécurité et de la protection civile, le Syndicat autonome de la police nationale (SAP) demandait que « les policiers, sans distinction de grade et de corps, soient dotés en matériel de protection ».
« Aujourd’hui, nos demandes ont été satisfaites à 70%. Nous avons reçu quelques kits de protection à Bamako, mais nous sommes en train de vérifier si c’est le cas dans les régions », confie Bougouna Baba Dembélé, Président du SAP.
Germain KENOUVI
Journal du Mali