Les autorités régionales tentent de démentir les propos tenus par Guéladio Traoré, secrétaire général du comité syndical de l’Hôpital Fousseyni Daou de Kayes sur les ondes d’une radio de la place et relayés par les réseaux sociaux. La semaine dernière, le responsable syndical a déploré les conditions de travail du personnel de l’établissement hospitalier, affirmant qu’il y avait des problèmes de médicaments, d’équipements, de formation, de financement de l’État, etc.
Hier, Guéladio Traoré a haussé le ton en organisant une manifestation devant l’Hôpital Fousseyni Daou pour réclamer l’amélioration des conditions de travail. Les portes de l’établissement hospitalier ont été bloquées par les manifestants, empêchant ainsi les malades et leurs accompagnateurs d’accéder à l’hôpital. Le calme est revenu après et aucun incident ne s’est produit ni à l’intérieur de l’hôpital ni dehors.
Au même moment, le gouverneur de la Région de Kayes, l’inspecteur général de police Mahamadou Zoumana Sidibé, présidait une rencontre dans la salle de conférence du gouvernorat afin d’édifier les leaders communautaires et les représentants des organes de presse sur l’évolution de la lutte contre la pandémie du coronavirus. Au cours de cette rencontre, le chef de l’exécutif régional est revenu sur les efforts déployés par l’État et ses partenaires pour renforcer les capacités de l’Hôpital Fousseyni Daou. Cette rencontre a enregistré la participation du directeur général de l’Hôpital Fousseyni Daou, Dr Toumani Conaré, du directeur régional de la Santé, Dr Cheick Tidiane Traoré et son collègue du développement social et de l’économie solidaire, Dramane Coulibaly. Tous ces directeurs ont fait des communications pour édifier l’assistance sur les efforts consentis par l’État et leurs services respectifs dans la prévention et la lutte contre le Covid-19.
Le directeur général de l’Hôpital Fousseyni Daou a affirmé que des dispositions ont été prises à tous les niveaux (national et régional) pour permettre à l’établissement de mener une lutte coordonnée, efficace et efficiente contre cette pandémie. Il s’agit, selon lui, de la formation des agents, de la mise à la disposition du corps médical des équipements de protection individuelle, des réactifs, des médicaments. «Je salue le personnel de l’hôpital qui s’est engagé à poursuivre sa mission, malgré nos moyens modestes», a-t-il déclaré.
Dr Toumani Conaré a révélé que l’hôpital préfinance certaines activités, dont la restauration, en attendant l’aide de l’État. Selon lui, les patients et les personnes confinées bénéficient du même régime alimentaire, sinon plus, que le personnel de l’hôpital. Il a aussi fait remarquer que les ressources de l’hôpital sont des fonds publics, appartenant donc à l’État. «L’État fait ce qu’il peut, c’est pourquoi, nous sommes à ce niveau de satisfaction (au moins 6 cas de guérison). L’Unicef nous a appuyés dans la mise en place des brigades pour la sensibilisation. Les problèmes ont commencé à se poser avec la prise en charge de nos agents testés positifs qui sont exigeants par rapport à l’alimentation. Pour nous, il n’y a pas de distinction entre les malades», insistera le Dr Cheick Tidiane Traoré.
Il ressort de cette conférence que des mesures ont été prises pour éviter la propagation de la maladie dans la région, qui n’a pas enregistré de nouveaux cas positifs ou suspects depuis plus d’une semaine. L’inspecteur général de police, Mahamadou Zoumana Sidibé, a déploré l’attitude du responsable syndical qui, selon lui, aurait dû soumettre ses doléances à son directeur avant d’appeler les militants à manifester. Cependant, le gouverneur a admis que le syndicat a peut-être raison sur certains points. «Je vous invite à l’union sacrée, à la cohésion et à la solidarité autour de l’essentiel, qui est cette guerre contre le coronavirus. Vous devez aider l’administration et les structures sanitaires en véhiculant la vraie information», a conclu le gouverneur Mahamadou Zoumana Sidibé.
Bandé Moussa
SISSOKO
Amap-Kayes
Source : L’ESSOR