Le passage de Me Malick Coulibaly au département en charge de la Justice a convaincu presque tous les Maliens que les racines de la corruption ne sont pas assez solides pour être déracinées. Même souvent gêné par l’ingérence politique dans le traitement de certains dossiers, Malick Coulibaly a démontré que c’est possible.
Au moment où les membres du CNSP mobilisent les troupes dans les structures de contrôle financier pour livrer une lutte implacable contre la corruption et la délinquance financière, un retour de Malick Coulibaly à la tête du département de la Justice est vivement souhaité, afin qu’il vienne parachever ce qu’il a commencé.
Dans sa stratégie de refondation de l’Etat du Mali, le CNSP accorde visiblement une place de choix à la lutte contre la corruption, socle de la justice sociale. Après avoir lancé les opérations d’inventaire des biens de l’Etat qui ont commencé par l’appel à restituer les véhicules de l’Etat, les membres du CNSP ont aussi rencontré, le lundi dernier, les responsables de toutes les structures de contrôle financier du Mali. Il était naturellement question de la lutte contre la corruption et de favoritisme dans l’administration malienne. Cette rencontre, qui intervient trois semaines après le coup de force contre le président IBK, montre à quel point ce projet tient à cœur les nouveaux maîtres du Mali qui, visiblement, ne veulent lésiner sur aucun moyen pour concrétiser leurs vœux. Mais, si l’on se fie aux exigences de la Cedeao et à la volonté de la classe politique malienne de récupérer rapidement le pouvoir, le CNSP dispose de très peu de temps pour imprimer sa marque dans ce combat pour satisfaire l’aspiration forte des Maliens à se débarrasser de ce mal qui élargit le fossé de l’inégalité sociale entre les Maliens. Pour aller vite et un bien, il a besoin d’un homme juste, convaincu, reconnu inflexible et doté d’une grande somme d’expérience dans ce combat. Et Malick Coulibaly est l’un des rares technocrates maliens reconnus par leur soif de justice et leur engagement, sans réserve, dans la lutte contre la corruption au Mali. Il n’a de Dieu que pour la justice et l’équité entre tous les Maliens. Au-delà de toutes ces qualités, Me Coulibaly a aussi l’avantage de collaborer avec tous les responsables actuels des structures de contrôle financier, mais aussi les responsables de la justice. On peut même dire qu’il est le metteur en scène de l’équipe de choc actuellement sur le front de la lutte contre la corruption et la délinquance financière, qu’il a su galvaniser durant son passation au département de la Justice. Son résultat en tant que ministre de la Justice a été à la hauteur des attentes de tous les Maliens. Malheureusement, il n’a pas eu le soutien nécessaire au sommet de l’Etat et le temps suffisant pour aller au bout de ses ambitions. Encore, aujourd’hui, au moment d’écrire une nouvelle page de l’histoire de la lutte contre la corruption, Me Malick Coulibaly reste un choix judicieux pour piloter cette lutte implacable que le CNSP entend livrer contre les délinquants financiers.
En plus, le couple CNSP/Me Malick Coulibaly promet de bien fonctionner. Pour preuve, si ce cadre intègre a eu l’audace de sacrifier sa carrière prometteuse de magistrat et tourner ainsi le dos à tous ses avantages pour ne pas cautionner l’injustice, les membres de la junte, eux, ont rejeté publiquement des pots-de-vin pour préserver leur indépendance dans leur mission de bâtir un Mali nouveau, juste et équitable.
YZK
Source: zaharainfos.com